Elle avait 90.000 abonnées sur TikTok. Où Mariam Cissé partageait des vidéos à propos de sa ville de Tonka, située dans la région de Tombouctou, au nord du Mali. La jeune femme a été enlevée jeudi puis exécutée en public vendredi par des djihadistes présumés qui l’accusaient de collaborer avec l’armée malienne, ont indiqué dimanche un membre de sa famille, une source sécuritaire et un élu local. Son exécution a suscité un vif émoi dans le pays.
« Ma sœur a été arrêtée jeudi par les djihadistes » qui l’accusaient « d’informer l’armée malienne de [leurs] mouvements », a raconté son frère à l’AFP. « Le lendemain [vendredi], ils l’ont amenée à Tonka à moto sur la place de l’indépendance [et] ils l’ont fusillée. J’étais dans le public », a-t-il poursuivi. « Mariam Cissé a été assassinée sur une place publique de Tonka vendredi par les djihadistes qui l’accusaient de les avoir filmés pour le compte de l’armée malienne », a également affirmé à l’AFP une source sécuritaire sous couvert d’anonymat, dénonçant « une barbarie ». Un élu local a confirmé à l’AFP son exécution qu’il a qualifiée « d’acte ignoble ».
Crise sécuritaire
Le Mali, dirigé par une junte, est confronté depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique.
Les djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) ont imposé ces dernières semaines jusqu’à Bamako un blocus sur les importations de carburant, paralysant l’économie de ce pays sahélien enclavé. Le JNIM resserre également l’étau sur le régime militaire, de plus en plus fragilisé.