« On les inhale, les ingère et, parfois, certains passent à travers la peau », a souligné Djésia Arnone, docteure et responsable de la recherche à l’IHU (Institut hospitalo-universitaire) de Nancy, dans le cadre d’un temps d’échanges intitulé « Les microplastiques, une menace cachée dans nos assiettes et nos corps ».
Nées de la dégradation des matières plastiques, à l’air libre ou au contact direct d’éléments, ces particules conservent encore une bonne part de mystère. « On ne sait pas encore vraiment quelle quantité de microplastiques arrive dans notre corps, ni précisément quels effets ils ont sur notre santé , mais on sait que leur présence perturbe l’intestin et aggrave certaines maladies inflammatoires », selon la scientifique, consciente qu’éviter complètement le plastique a tout du vœu pieux. Alors que faire ?
« Cycle vertueux »
« Vouloir ramasser tous les déchets plastiques dans la nature est impossible et on ne sait ramasser que les macroplastiques », a constaté Camille Wolff de l’association No Plastic in my sea. « Il faut agir à la source, sur la production. Et remplacer, dès que possible, le plastique par une autre matière, par exemple par du verre pour les bouteilles. »
À ses côtés, Charles Christory ne dira pas le contraire : le co-fondateur de l’entreprise Le Fourgon, qui a remis la consigne au goût du jour, l’assure : « C’est une des solutions pour réduire la quantité de déchets en plastique qui, de toute façon, même en étant recyclés, demandent une nouvelle production de plastique puisque 30 % de la matière disparaissent au recyclage… Chez nous, 97 % des bouteilles vendues nous reviennent, sont lavées et réutilisées. C’est un cycle vertueux qui, en prime, nous a permis de recréer une filière avec les producteurs locaux. De boissons, mais aussi d’autres produits alimentaires. »