La vidéo avait fait le tour du monde. Une jeune femme enceinte, suspendue dans le vide, au deuxième étage du Bataclan appelant à l’aide. Dix ans après les attentats du 13-Novembre, elle témoigne pour la première fois dans les médias.
Charlotte, l’une des victimes du Bataclan, explique son silence au micro de RTL ce lundi 10 novembre. « Je ne pense pas que ça ait un rapport avec le statut de victime avec lequel je ne crois jamais été mal à l’aise. J’ai plus voulu vivre ça à mon rythme, sans qu’on m’impose de parler trop tôt, me laisser vivre les choses à ma manière ».
Sur RTL, Charlotte est accompagnée de Daniel Psenny. Lui était journaliste au Monde à l’époque et a filmé une scène qui a fait le tour du monde et qui apparaîtra dans son documentaire, Vendredi Noir, diffusé le 12 novembre prochain sur LCP. Pour la première fois, elle raconte comment elle a été sauvée, accrochée à l’une des fenêtres du Bataclan.
« Je vais lâcher, je suis enceinte, je vous en supplie », dit-elle, suspendue à une fenêtre. « C’est la seule issue que j’ai aperçue, raconte-t-elle
au micro de Marc-Olivier Fogiel. C’est quelque chose qui mène sur l’extérieur du Bataclan, pour moi, dans ma tête, on n’est qu’au premier balcon et je me dis que c’est l’équivalent d’un premier étage et que le delta ne serait pas énorme et que je pourrais sauter comme ça ».
Mais elle est contrainte d’appeler à l’aide. Un homme, Sébastien, la ramène à l’intérieur. « On ne se regarde pas avec le regard de la peur ou de la panique ou de la sidération, se souvient-elle, on se regarde avec un regard de profonde humanité. Il y a des sourires qui se dessinent sur nos lèvres alors qu’on est vraiment dans un moment tragique ».
Parce qu’à l’intérieur, les terroristes sont toujours là, on va y venir, et ça tire de partout, et donc ils vous ramènent, parce que si vous lâchiez, vous faisiez très mal, mais ils vous ramènent évidemment dans le danger. Après les attentats, Charlotte a pu s’entretenir avec celui qui lui a sauvé la vie. « C’est quelqu’un qui aura marqué ma vie à tout jamais, assure-t-elle, que je porterai toujours en moi. Enfin, il y aura toujours une part de lui en moi ».
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