Les Franciliens ont remporté une partie au contenu vide, contre des Normands peu inspirés. Un petit coup de semonce avant le derby à Suresnes.

Paradoxalement, dans ce match qui n’a ressemblé à pas grand-chose, lors duquel pour la première fois, des fautes de goûts manifestes ont émaillé la plupart de ses initiatives, c’est par un moment de clairvoyance absolue que cette équipe de Massy est parvenue à s’imposer contre les Rouennais. Les Franciliens avaient déjà vendangé quatre pénaltouche à la 37e minute de jeu quand ils ont décidé d’envoyer l’imposant Nolan Pienaar chargé en éclaireur sur une pénalité à cinq mètres de la ligne. L’exécution rapide de cette décision a pris de cours la défense rouennaise. Après cet essai de raccroc à zéro passe, les Massicois n’ont plus rien inscrit. La prise du score au milieu de la rencontre leur a suffi pour arracher ce premier succès historique contre cette maladroite équipe de Rouen, qui du Pro D2 à la Nationale, s’était toujours arrangée jusque-là pour quitter victorieuse ses confrontations face à Massy. La longue palabre chaleureuse qui a eu lieu ensuite dans les couloirs des vestiaires entre les premières lignes adverses, entre rires complices et exaspération outrée, au sujet de l’interprétation par l’arbitre de champ des joutes en mêlées fermées, soulignait à quel point ce match terne avait fourni au vainqueur sa victoire sur des vétilles.

Zéro ballon d’attaque

« Nous, la saison dernière, on a perdu d’un point contre eux en mettant nos deux dernières pénalités sur le poteau. Alors ce n’est pas joli ce que nous avons produit ce soir, et il n’y aura pas grand-chose à conserver lundi à la vidéo. Mais que nous sommes heureux de ce résultat, et même du scénario d’une certaine manière. On les perdait ces matchs la saison dernière, et ça fait un bien fou de les remporter », exultait Benoît Denoyelle après coup, l’entraîneur des avants de Massy, le sourire aux lèvres malgré la carence effarante de son paquet d’avants en touche. C’est bien simple, les Massicois n’ont pris aucune munition dans l’alignement une fois rentré dans le camp rouennais. Ils n’ont disposé d’aucun ballon d’attaque. Nolan Pienaar, le pilier droit reconverti talonneur temporairement en raison des absences de Trassoudaine et Elgoyhen, puis son remplaçant Collopy, ont balancé des séries de lancers imprécis ou complètement ratés.

Et puisque pour la première fois, les trois-quarts n’ont pris aucune initiative dans le fond du terrain, dégageant le ballon sans cesse pour organiser une défense, les Franciliens qui se font une philosophie de pouvoir apporter le danger de tous les coins du terrain, n’en ont apporté strictement aucun. « Je suis aussi désolé pour les spectateurs que je suis heureux pour nous », s’est presque excusé Djamel Ouchène, le responsable des lignes arrières. « Je prends tout pour moi, savourait de son côté le capitaine Alexandre Loubière. Je n’ai pas trouvé de solution en touche. Leur bloc sautait vite en premier sauteur, et nous voulions organiser nos lancements habituels en lançant plus loin dans l’alignement. Nous allons trouver des solutions cette semaine pour rectifier le tir. Mais ce soir, on s’en fiche. On a gagné ! Et c’est un sentiment assez fort d’y parvenir en jouant aussi mal. »