Sa percée dès la 3e minute de jeu après un petit rasant pour lui-même, suivi d’une feinte de passe, a mis tout Mayol dans son match.

Face à La Rochelle, Mathieu Smaïli, qui disputait sa quatrième rencontre de la saison au centre avec Toulon, a rendu une copie propre.

Face à La Rochelle, Gaël Dréan a inscrit son cinquième essai en six matches disputés cette saison.

Précis dans ses choix, le Hyérois de naissance retrouve, après des mois de galère, du temps de jeu.

Samedi, à l’issue de la large victoire bonifiée face au Stade rochelais (39-14), il a accepté de s’arrêter en zone mixte pour se confier à Var-matin.

Le « Smaïle » revient notamment sur sa période plus compliquée, faite de frustration, ou sur son nouveau rôle au sein du vestiaire.

Vous venez d’enchaîner un troisième match consécutif, ce qui ne vous était plus arrivé depuis février. Vous devez retrouver le sourire, non ?

Sur ce match, je veux avant tout remercier le travail des « gros ». C’est grâce à eux. Après, personnellement, je pense que j’ai fait un match correct. Je suis content de moi. Je n’ai pas trop fait d’erreurs et j’ai réussi à m’amuser. C’est positif. Je sens que je reprends confiance en mon jeu. Il n’y a qu’en étant sur le terrain qu’on se sent à l’aise et libéré avec l’équipe. J’espère que ça va continuer.

Vous avez dû attendre six journées pour enfin jouer. Mentalement, comment gère-t-on cette période ?

Ce n’est pas facile. J’ai rongé mon frein. Je sors d’une dernière saison compliquée. Je n’ai pas beaucoup joué, j’ai été blessé plusieurs fois, ça n’a pas été de tout repos. Mais je me suis accroché pour travailler physiquement dans mon coin. J’ai eu l’aide de pas mal de mecs dans l’équipe. Ça aussi, quand tu joues moins, c’est important. Il y a une vraie solidarité dans notre groupe. Honnêtement, même si je suis forcément compétiteur, ce soutien participe au fait de s’accrocher et de ne rien lâcher. J’ai attendu mon tour. J’ai eu l’opportunité de m’exprimer et j’ai tout fait pour saisir cette occasion.

La période a tout de même dû être longue, non ? Tout en sachant que, cette fois, vous étiez libéré de vos pépins physiques…

C’est frustrant, ça, c’est sûr ! Mais ça fait partie du sport de haut niveau et du rugby. Le manager fait ses choix et toi, peu importe les choix, tu dois les respecter. Ce n’est pas toujours facile, mais tu dois le digérer. Surtout, il ne faut pas lâcher… et je ne lâcherai pas.

Cet été, Pierre Mignoni a justement fait le choix de vous nommer dans le groupe des « leaders de vie ». Le voyez-vous comme une manière d’un peu plus vous impliquer ? Vous faire évoluer ?

C’est une manière de me montrer qu’il comptait sur moi sur la vie de groupe. On a eu des gros départs à l’intersaison. Des mecs vraiment importants dans le vestiaire [notamment Emerick Setiano, Facundo Isa, Selevasio Tolofua ou Mattéo Le Corvec, Ndlr] nous ont quittés. Pierre savait qu’il devait renouveler tout ça et c’est ce qu’il nous a dit, cet été, quand il a créé ce groupe.

En tant que Hyérois formé à Toulon, ce rôle vous plaît-il ?

J’adore ça. Passer du temps avec les mecs en dehors du terrain, c’est vraiment intéressant et surtout hyper important pour créer une vraie cohésion de groupe. Alors oui, il y a le rugby à proprement parler, mais il y a aussi les à-côtés. Par exemple, c’est peut-être bête, mais c’est essentiel de savoir si un mec de l’équipe va bien ou alors ne va pas bien. Et ça, si tu ne te connais pas réellement, tu ne le confies pas. J’aime aussi organiser des choses pour qu’on essaye, au mieux, d’être tous heureux et qu’on vive bien ensemble.

Depuis le début de votre carrière, vous avez évolué sur l’ouverture envers les autres. Est-ce un moyen pour Pierre Mignoni d’encore vous faire progresser sur ce point ?

Forcément, ça donne un peu plus de responsabilités et ça permet de s’ouvrir à l’équipe et, inconsciemment, de prendre confiance. Je suis assez heureux dans ce rôle-là. J’ai 26 ans, je sais que cette saison va être importante pour moi. Il faut que je continue de bosser fort pour réussir à décrocher ce que je veux. Et ce dont j’ai envie, c’est enchaîner le plus de feuilles tout au long de la saison.

Plus globalement, avant ces quelques jours de repos, comment jugez-vous le premier bloc de votre équipe ?

L’équipe monte. On est bien, je pense qu’on a un bel effectif. C’est aussi ce qui fait qu’après neuf journées, on arrive à être à égalité de points avec Toulouse, en tête. Ce premier bloc a été solide de notre part mais ce n’est pas un secret, dans une saison, tu ne peux jamais te relâcher. Il y a la Coupe d’Europe qui va vite arriver et il ne faut pas se brûler les ailes. On a un groupe très large et performant, à nous de le montrer.