Toute la semaine, le doute avait plané. Jouera-t-il ? Ne jouera-t-il pas ? Aussi, l’annonce de la composition du RCT, vendredi soir, avait eu l’effet d’un soulagement sur la rade.
Malgré l’entorse au coude droit contractée à Toulouse deux semaines plus tôt, Melvyn Jaminet, « courageux » d’après son entraîneur, était bien d’attaque pour la réception de La Rochelle, samedi après-midi. Grand bien lui en a pris.
Comme souvent dans son jardin, le Hyérois est sorti sous les acclamations du public, remplacé par le légendaire Ma’a Nonu à la 64e minute de jeu.
Sur le pré de Mayol, il n’avait pourtant pas tout bien fait lors de cet ultime rendez-vous du bloc.
Quelques couvertures hasardeuses (l’une d’elles menant à un 50/22 d’Antoine Hastoy), un en-avant près de la ligne adverse alors que l’essai semblait tout fait (18e) et un nouveau ballon échappé en l’air (63e) avaient, entre autres, pu faire grincer Pierre Mignoni.
Même face aux perches, ce buteur habituellement si fiable s’était manqué à trois reprises, sur deux transformations et une pénalité (9e, 35e, 40e+2).
Et pourtant. Il en fallait bien plus pour plonger le minot aux straps dans le doute. Face aux Maritimes, ces quelques bas ont été compensés par de très nombreux hauts.
« Il ne se met pas la tête dans les choux »
« Melvyn a eu des absences, notamment sur son placement. Il faut qu’il rectifie ça. Il doit être beaucoup plus concentré sur des choses qui paraissent basiques, comme le jeu sans ballon, le placement en troisième rideau », pointait, après la rencontre, l’exigeant Mignoni. Avant de tempérer : « Après, il a aussi fait du Melvyn. Même s’il loupe des coups de pied, il ne se met pas la tête dans les choux. C’est quelqu’un d’assez fort mentalement. »
Son 100 % au pied en deuxième mi-temps, sur des tentatives pas toujours simples, en est l’une des preuves. Ses chandelles bien distillées et son jeu au pied d’occupation de mammouth, encore précieux, également.
Et puis, il y a eu ces actions décisives. Dès la 8e minute, c’est lui qui ouvrait le score en passant la ligne après une première belle séquence toulonnaise et un service idéal de Sinzelle.
Dix minutes plus tard, sa réception bras en l’air d’un ballon haut, suivie d’une passe parfaite pour le trois-quarts aile Mathis Ferté, était également à deux doigts d’aboutir au deuxième essai de la partie.
Plus fort au sprint
Avant la rencontre, le jeune ailier de poche, qui occupait le poste d’arrière la semaine dernière, « savait que [Jaminet] allait faire un très gros match, comme il en fait depuis le début de la saison. » Et il n’avait pas encore vu la course de lévriers de la 46e minute… Sur un long jeu au pied rasant de son ami Mathieu Smaïli, Melvyn Jaminet (26 ans, 20 sélections) battait Leyds et Nowell au sprint pour récupérer, après quelques dizaines de mètres de chevauchée, la gonfle en terre promise (27-7).
L’acclamation et le titre d’homme du match n’étaient pas volés. Le coude droit, lui, avait bien tenu. Pour Toulon comme pour Jaminet, c’était tout bonus.