Retour gagnant pour le VC Rouen 76. 21 ans après sa dernière apparition sur le Tour de Bretagne (2.2), la Conti fédérale normande a frappé fort, ce vendredi, en s’imposant dès la première étape, grâce à Ilan Larmet (voir classement). Après avoir obtenu de nombreuses victoires en Élite Nationale depuis le début de l’exercice 2025, le club rouennais confirme ainsi son excellente dynamique. Le directeur sportif Jean-Philippe Yon exprime sa joie au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Vous remportez la première étape du Tour de Bretagne avec Ilan Larmet ! L’avais-tu rêvé ?
Jean-Philippe Yon : J’avais surtout imaginé qu’on prenne des bonifs et qu’on se mette dans le game. C’est très dur à ce niveau-là d’être placé dans le peloton. On n’est pas la plus grosse équipe ici. Je voulais qu’on soit placé au général pour trouver notre place à l’avant du peloton et qu’on soit respecté dans un premier temps. C’était ça l’objectif. C’est ce que j’ai dit à Ilan en route : prendre les bonifs et ne pas péter pour avoir une bonne place au général. Après je lui ai dit “hasta la vista“, on verra bien. Si ça peut aller au bout, on ira jouer la victoire. C’est juste fantastique pour nous de gagner à ce niveau-là et sur la plus belle course française. Quoi qu’il arrive, notre Tour de Bretagne est réussi. On avait terminé deux fois 2e en Classe 2 cette saison (voir la fiche équipe). On voulait absolument une victoire.
« ON A SU EN PROFITER »
Qu’avais-tu prévu au briefing ?
Le plan était d’aller devant. J’avais seulement gardé un coureur en réserve, Matthew Fox en cas de sprint. J’avais demandé aux cinq autres coureurs d’être hyper vigilants et de ne rater aucune échappée. Il y a beaucoup de grosses équipes. Elles ont tendance à se regarder. On l’a vu, quasiment personne n’a aidé Lidl. Je leur ai dit, s’il y a bien une journée où l’échappée peut aller au bout, c’est la première car quand une grosse équipe prend le pouvoir, la course est cadenassée. Ça me donne complètement raison. C’est ce qui s’est passé comme scénario. On a su en profiter.
Quand as-tu compris que l’échappée irait au bout ?
À un tour et demi de l’arrivée, je me suis dit qu’ils ne les reverront pas, sachant qu’ils avaient 1’20“ sur un circuit de huit kilomètres sans faux-plat ni bosse. Devant, tu ne butes pas. Ils ont été solides. Derrière, ils n’ont rien repris, ils ne se sont pas occupés d’eux, ils se sont regardés et ont géré en pensant au classement général de jeudi prochain. Bravo aux audacieux qui ont su passer toute la journée à l’avant.
« IL NOUS DONNE RAISON »
Ilan Larmet a su seulement dimanche dernier qu’il était retenu pour le Tour de Bretagne (lire ici)….
À Rouen, on a une concurrence énorme dans l’équipe, le niveau est très élevé cette année. Ilan n’est pas le coureur qui frotte le mieux dans l’équipe et sur ces courses-là, il faut énormément frotter. J’étais persuadé qu’il pouvait nous servir à quelque chose, notamment sur les échappées. Quand il est devant, il ne se rate jamais, il va très vite. Il est très solide si on a besoin de rouler. En sixième coureur, j’aurais aussi pu prendre Léandre Huck qui a quasiment les mêmes qualités. Ilan revient bien depuis trois semaines. Il gagne à Redon, il est breton, il est champion de Bretagne. Aujourd’hui, il nous donne raison, c’est top.
Comment vois-tu la suite de l’épreuve ?
Il faut qu’on fasse le bilan sur l’infirmerie ce soir. Un maillot de leader au Tour de Bretagne ne se lâche pas. On va se battre et essayer de le garder le plus longtemps possible. Une semaine, c’est à la fois très long et très court. Mais j’ai peut-être un ou deux coureurs qui ne vont pas partir demain. Matthew (Fox), Florentin (Lecamus-Lambert) et Jean-Louis (Le Ny) sont tombés. Si on est quatre, on ne peut pas contrôler.