Les interrogations étaient multiples avant ce déplacement en Moselle.
Le discours à cœur ouvert de Franck Haise après le revers en Ligue Europa allait-il être suivi d’une réponse forte de son groupe ?
Et le Gym allait-il être capable de gagner en étant plus ambitieux dans le jeu, lui qui s’en était surtout sorti ces derniers temps en défendant très bas ?
Et bien, ce fut deux fois non. Un constat froid et brutal que le coach niçois tirait lui-même face à la presse.
« On est loin du compte », a-t-il lâché sans équivoque après la défaite 2-1 contre le promu messin, auteur certes de son troisième succès de rang.
« Je suis très déçu de notre niveau. J’aimerais qu’on propose autre chose et le premier responsable, c’est moi ».

Un Gym sans repères et un entraîneur en quête de réponses
Comme contre Fribourg, les Niçois ont frappé les premiers et été renversés ensuite, au gré de leur faillite aussi bien technique que mentale.
Le penalty sévère sifflé contre Juma Bah, pour un tirage de maillot sur Diallo, n’a évidemment pas fait leurs affaires.
Mais ce Gym-là, baladé dans les grandes largeurs, à contretemps, et trop facilement transpercé, ne méritait rien et surtout pas la victoire.
Ce n’est plus une histoire d’attitudes, même si l’apport famélique des entrants en seconde période (Boga, Sanson…) pose forcément question, c’est tout simplement une question de niveau et de profils.
C’est évidemment plus grave car il ne semble plus y avoir beaucoup de leviers à activer pour l’entraîneur de Nice et son staff.
Lequel n’imaginait sans doute pas au moment de prolonger cet été que l’An 2 de son chapitre azuréen l’emmènerait par la force des choses sur le chemin difficile du reniement de ses idées.
« On récupère trop peu de ballons hauts, on manque d’intensité, de jambes. Il y a beaucoup de choses à régler. Il faut peut-être complètement changer de fusil d’épaule, de système, certains principes de jeu… Et si encore j’étais certain que ce soit la solution… », a confié Haise.
Impuissant actuellement pour donner des idées et du corps à son équipe, le coach sait que « c’est à lui d’insuffler un nouveau souffle » au Gym, et ce malgré les manques criants d’un effectif qui ne lui correspond plus.
« C’est notre défi à mon staff et moi pour qu’on continue à prendre des points, à renforcer la confiance des uns et des autres, à avancer même si ce n’est pas le visage que j’aimerais voir de mon équipe, en tout cas à court terme ».

Franck Haise regarde surtout derrière au classement…
L’OGC Nice est ce matin neuvième de Ligue 1 à seulement trois points des places qualificatives pour l’Europe.
Comptablement, il n’y a donc pas péril en la demeure. Mais au vu du niveau affiché par son Gym, dépendant de ses individualités autant que de leurs ego, c’est surtout derrière que l’entraîneur niçois confie regarder.
Ce qui est assez logique finalement pour ces Aiglons qui ont certes gagné contre Rennes, Lille ou Lyon mais se sont surtout inclinés au Havre, à Brest et donc désormais à Metz.
L’aveu empreint de réalisme en dit beaucoup sur les doutes qui règnent actuellement dans les couloirs du club.
La titularisation de Jonathan Clauss, ce dimanche, après tout l’imbroglio autour de son genou blessé, est d’ailleurs assez symptomatique de tout ce qui cloche en ce moment au Gym.
« C’est le seul vrai piston droit de l’effectif. Et Tiago (Gouveia) avait beaucoup enchaîné. Donc je ne me suis pas posé tellement de questions ».
Des questions, les dirigeants niçois vont devoir, eux, s’en poser quelques-unes à l’approche du mercato d’hiver, après avoir raté celui de cet été.
« On va trouver les solutions tous ensemble », a promis le président-directeur général Fabrice Bocquet au micro du diffuseur alors que l’OGC Nice, qui affrontera l’OM après la trêve, se situe sur une pente très glissante. Il ne faudrait surtout pas lâcher la rampe.