- La Russie et l’Ukraine attaquent mutuellement leurs infrastructures énergétiques.
- De quoi compliquer la vie des personnes affectées par des coupures d’électricité… et pousser le camp adverse à plier ?
- Le général François Chauvancy, consultant géopolitique LCI, répond à TF1info.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
C’est devenu une habitude dans la guerre entre Moscou et Kiev. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’armée de Vladimir Poutine ne cesse de frapper les infrastructures énergétiques ukrainiennes. D’après la ministre de l’Énergie Svitlana Grintchouk, la nuit de samedi à dimanche a été « l’une des plus difficiles » : les centrales électriques et les installations gazières ukrainiennes ont encore été ciblées, provoquant des coupures à travers le pays. De quoi faire craindre un nouvel hiver difficile ? Le général François Chauvancy, consultant géopolitique LCI, nous éclaire.
L’arrivée des basses températures signifie-t-elle le retour de la guerre énergétique entre la Russie et l’Ukraine ?
François Chauvancy : En réalité, la guerre énergétique n’a jamais cessé. Nous l’observons sur le seul aspect des conditions de vie aggravées pour les populations, mais l’énergie permet notamment aux usines de fonctionner. Et donc à produire des armements. À mon avis, l’objectif prioritaire des frappes russes est plutôt de détruire les capacités industrielles de l’Ukraine.
Ni les Russes ni les Ukrainiens ne parviennent à obtenir une étanchéité totale de l’espace aérien
Général François Chauvancy
L’Ukraine a répondu samedi en frappant à son tour des infrastructures énergétiques, provoquant des coupures d’électricité pour au moins 20.000 personnes en Russie. C’est la nouveauté de cette année ?
Absolument. Pour les Ukrainiens, l’objectif est de détruire les capacités de production de pétrole russe. Ils espèrent certes provoquer les mêmes dégâts sur la population russe, avec des coupures d’électricité, mais surtout interférer sur les capacités militaires de la Russie.
En ont-ils les moyens ?
L’Ukraine a développé les moyens militaires pour frapper en profondeur la Russie. Nous nous apercevons bien que ni les Russes, ni les Ukrainiens, ne parviennent à obtenir une étanchéité totale de l’espace aérien. Toutes les infrastructures importantes pour la guerre sont donc vulnérables. Nous verrons la résolution du conflit au premier qui craquera.
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Attaquer les infrastructures énergétiques ukrainiennes, est-ce une stratégie payante pour Moscou ?
La Russie les attaque déjà depuis trois ans et demi. Si cela avait été efficace, il y aurait eu d’une part un effondrement des capacités industrielles de l’Ukraine, et d’autre part un affaiblissement de la population à résister. Or, cela n’a pas changé grand-chose. L’efficacité est relative, d’autant que l’Ukraine a la compétence pour restaurer ce qui a été détruit. Les grandes destructions russes que l’on nous annonce ne seraient-elles pas vite réparées ? Ce n’est qu’une hypothèse, mais cela relativiserait l’effet des frappes.
Idèr NABILI
