Dans la petite ville de Halle, dans l’est de l’Allemagne, la plupart des vitrines de librairie ont pris une tournure politique. Des citations engagées y sont affichées, comme en écho aux manifestations qui se sont emparées de la ville depuis le lancement, le 8 novembre, du salon littéraire Nouvelle Page. “La propagande nazie n’a rien de légale”, scandent plusieurs protestataires, cités par l’hebdomadaire de gauche Die Zeit. “Je ne mettrais même pas vos livres dans mes toilettes”, lit-on sur une banderole repérée par le titre conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung.
“L’organisation de Nouvelle Page est controversée, car ce salon rassemble non seulement des exposants conservateurs ou orientés à droite, mais aussi des personnalités issues des milieux d’extrême droite”, contextualise le média régional Mitteldeutscher Rundfunk (MDR). Le magazine Compact, que le ministère de l’Intérieur a cherché à interdire en raison de ses positions radicales, y a un stand, tout comme la “maison d’édition Antaios, classée depuis 2024 par l’Office de protection de la Constitution comme extrémiste de droite confirmée” et “la maison d’édition Jungeuropa, du militant de la ‘nouvelle droite’ Philip Stein”.
Présidé par Susanne Dagen, une libraire chargée de la politique culturelle du parti d’extrême d