Éjaculation et santé masculine : ce que dit Harvard

Le cancer de la prostate figure parmi les
cancers masculins les plus fréquents, et les habitudes de vie
réellement protectrices restent rares. Une vaste étude américaine
conduite par des chercheurs de Harvard sur presque
deux décennies a mis en avant un facteur inattendu mais quotidien :
la fréquence d’éjaculation. Un geste simple, accessible, dont
l’effet préventif potentiel a été étudié sérieusement.

Les travaux ont suivi plus de 31 000 hommes
entre 1992 et 2010, en se concentrant sur la relation entre
fréquence d’éjaculation et risque de cancer de la prostate. Des
associations nettes se sont dessinées, en particulier chez les
hommes de 40 à 49 ans. Reste à savoir combien.

Le repère chiffré selon Harvard : combien de fois par mois

Les chercheurs ont observé une réduction d’environ 20
%
du risque de cancer de la prostate chez les hommes qui
éjaculaient 21 fois ou plus par mois, comparés à
ceux qui déclaraient 4 à 7 éjaculations mensuelles. L’association
s’est révélée particulièrement marquée chez les 40 à 49 ans.
Important tout de même : il s’agit d’un lien statistique, pas d’une
preuve de causalité, même si la cohorte suivie de 1992 à 2010 offre
un signal robuste.

« nos résultats apportent des preuves supplémentaires du rôle
bénéfique d’une éjaculation fréquente sur le long terme dans la
prévention du cancer de la prostate », explique Jennifer R. Rider,
selon Psychologies.com. Les auteurs ajoutent que ce repère ne doit
pas être vécu comme une obligation, mais comme une indication
pratique et simple à suivre.

Pourquoi ce rythme pourrait aider la prostate

Selon l’hypothèse avancée par les chercheurs, une éjaculation
régulière agirait comme un mécanisme d’entretien du système
prostatique en évacuant des sécrétions potentiellement nuisibles
accumulées dans la glande. Pour isoler cet effet, l’étude a pris
soin de neutraliser des variables confondantes majeures comme
l’alimentation ou l’activité physique, afin de se concentrer sur la
fréquence d’éjaculation elle-même.

Autre élément mis en avant dans les résultats : une sexualité
régulière s’accompagne souvent d’une meilleure qualité de vie, avec
une réduction du stress et une amélioration du sommeil. Ces effets,
bien connus, peuvent contribuer à l’équilibre général et,
indirectement, à un terrain de santé plus favorable. Les
conclusions demeurent prudentes et appellent des travaux
complémentaires nécéssaires pour préciser les mécanismes
biologiques à l’œuvre.

Faut-il viser 21 éjaculations par mois
?

Pour les chercheurs, ce chiffre se lit comme un repère
indicatif, non comme une prescription. Chacun a son rythme, et
l’important reste la régularité sur la durée. Éjaculer plus souvent
ne remplace aucune démarche de prévention médicale, mais le signal
observé dans cette étude suggère un bénéfice potentiel qui s’ajoute
aux habitudes de santé déjà connues.

La sexualité reste un terrain intime et parfois tabou, pourtant
elle fait partie intégrante du bien-être. Éjaculer régulièrement,
seul ou en couple, s’inscrit dans cette logique de soin de soi,
sans effets secondaires particuliers rapportés par ces travaux et
avec, à la clé, un possible effet protecteur à long terme.
L’essentiel : garder ce repère en tête et l’adapter à sa réalité,
en restant attentif à sa santé globale.