L’avenir d’ArelorMittal reste incertain en France. C’est en substance, la conclusion du rapport d’expertise du cabinet Secafi, demandé par le comité social et économique. Le groupe métallurgique avait annoncé, au printemps, un vaste plan social. « Les suppressions de postes ne permettront pas de résoudre ses problèmes de fond », a indiqué l’agence AFP. Ce que conteste l’industriel.
À Basse-Indre, près de Nantes (Loire-Atlantique), 74 personnes sur 340 sont menacées de licenciement, dans cette usine où l’on produit des bobines d’acier destinées aux boîtes de conserve. Le régime sec passera aussi par la suppression d’une ligne. « Mais s’il n’y a pas un investissement de cinquante millions à court terme, ici, pour fabriquer un produit plus moderne, on va vers la fermeture pure et simple », rapportaient FO et la CGT, qui s’étaient mobilisés début octobre.
Ce lundi 10 novembre, dans un communiqué, la CGT s’interroge même sur la légitimité de ce plan. Les derniers résultats d’ArcelorMittal sont plutôt corrects, avec un bénéfice de 1,3 milliard au troisième trimestre, légèrement supérieur aux attentes ; mais il reste en recul par rapport au trimestre précédent.
« Des milliards pour les actionnaires »
Si la CGT continue de s’opposer à ce plan social, elle dénonce aussi les mesures d’accompagnement proposées aux salariés : « Plus de 50 % ont plus de 50 ans et la direction n’accorde qu’un congé de reclassement de dix-huit mois. » Et le syndicat de citer plusieurs mesures qu’il estime insuffisantes par rapport aux pratiques des grands groupes.
« Il y a des milliards pour les actionnaires et la misère pour les salariés », tonne le syndicat. Dans leur rapport, les experts ont relevé que le sidérurgiste avait fait le choix de privilégier la distribution de liquidités aux actionnaires, au détriment de l’investissement.
La CGT alerte aussi sur les dégradations des conditions de travail et les risques professionnels que génère ce plan social. De nouvelles mobilisations sont prévues fin novembre.