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Publié le 10/11/2025 23:08

Temps de lecture : 3min – vidéo : 4min

L'Allemagne peut-elle se passer de ses mines de charbon ?

L’Allemagne peut-elle se passer de ses mines de charbon ?
(France 2)

4min

Privée de centrales nucléaires, l’Allemagne risque de devoir faire encore longtemps avec le charbon, d’autant que les énergies renouvelables sont contestées un peu partout dans le pays.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

C’est l’un des lieux les plus saisissants en Europe. Imaginez un trou large de 8 km et d’une superficie égale à celle de la ville de Reims (Marne). Une mine à ciel ouvert dans laquelle des engins de plusieurs dizaines de mètres de haut extraient le lignite, le charbon dont l’Allemagne est aujourd’hui dépendante. Une mine géante, à Hambach (Allemagne), qu’on vient voir comme au spectacle.

La compagnie privée qui exploite le site n’a pas souhaité répondre à nos questions. Elle ne nous a pas non plus ouvert les portes de l’immense centrale thermique, située à proximité. C’est là que le charbon est transformé en électricité. À Niederhaussen (Allemagne), il ne faut pas longtemps pour rencontrer d’anciens salariés ou des habitants qui défendent, quoi qu’il en coûte, leur centrale.

« Elle nous a permis de vivre cette centrale et elle paie notre retraite. Moi, je la soutiens. Vous pensez qu’on peut tous être écolos ? », répond une femme. « Des fois, il y a de la poussière, de la fumée et de la saleté qui sortent des cheminées, mais je m’y suis habituée », affirme une autre habitante.

En Allemagne, Niederhaussen et sa centrale ne sont pas des exceptions. Depuis plusieurs années, la part de l’électricité produite dans le pays grâce au charbon ne baisse plus : 23 %, selon les derniers chiffres. Une hérésie pour ce responsable d’une ONG environnementale. « Une tonne de charbon, c’est une tonne de CO2 rejetée dans l’atmosphère. En plus, son exploitation a d’autres conséquences climatiques. Ça détruit la nature, ça occasionne des déplacements de population et ça touche aussi les nappes phréatiques », dénonce Dirk Jansen de l’ONG Bun.

Mais l’Allemagne a-t-elle vraiment le choix ? Peut-elle se passer de ses mines de charbon ? Ces dernières années, pour des raisons environnementales, le pays a fermé toutes ses centrales nucléaires et les détruit une à une. Une décision lourde de conséquences. L’Allemagne aujourd’hui manque parfois d’électricité et doit en acheter à ses voisins, notamment à la France. Les factures ont flambé. Outre-Rhin, le kilowattheure est 95 % plus cher que dans notre pays.

Pour sortir de l’impasse et assurer son avenir, l’Allemagne compte sur le renouvelable, qui représente déjà plus de la moitié de ses sources d’énergie. Mais un peu partout dans le pays, des champs photovoltaïques, et surtout des projets éoliens, sont contestés.

Privée de centrales nucléaires et avec des énergies renouvelables très contestées, l’Allemagne risque de devoir faire encore longtemps avec le charbon. Et les autorités ont prévenu : alors qu’elles devaient fermer en 2030 pour des raisons environnementales, les neuf mines du pays pourraient voir leur exploitation prolongée au-delà de cette date.