L’ex-président du club de football Raja Casablanca, Mohamed Boudrika, a été placé en détention provisoire après avoir été extradé d’Allemagne, a déclaré vendredi une source judiciaire à l’AFP, des médias locaux faisant état de soupçons « d’escroquerie ».

M. Boudrika, 41 ans, « a été extradé vers le Maroc jeudi soir et placé en détention provisoire à la prison d’Oukacha », à Casablanca (ouest), « sur une décision antérieure d’un juge d’instruction », a indiqué la source judiciaire qui n’a pas précisé les motifs de l’enquête.

Cet ancien parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI), parti du chef du gouvernement Aziz Akhannouch, est suspecté « d’escroquerie et d’émission de chèques sans provision », d’après les médias locaux.

Avant son extradition, Mohamed Boudrika avait été placé en détention en juillet 2024 à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, après un mandat d’arrêt international émis par les autorités marocaines, selon les mêmes sources.

« Trafic d’influence »

Un autre ancien président du Raja, Aziz El Badraoui, est en détention préventive depuis février 2024. Il est poursuivi pour « complicité d’abus de pouvoir » et « trafic d’influence » dans une affaire distincte, a rapporté la presse locale.

L’extradition de M. Boudrika intervient en plein procès de l’ancien président du club de football Wydad Casablanca (WAC), Said Naciri, et de l’ancien président du Conseil régional de l’Oriental (est), Abdennabi Bioui.

Ces deux anciens cadres du parti Authenticité et Modernité (PAM, libéral) – formation membre de la coalition gouvernementale – sont accusés notamment de « détention, commercialisation et exportation de drogue » au sein du réseau d’un baron de la drogue malien, Ahmed Ben Brahim, surnommé le « Pablo Escobar du Sahara », qui purge une peine de dix ans de prison au Maroc.

Le procès, ouvert depuis mai 2024, implique 25 personnes poursuivies pour certaines pour « détention, commercialisation et exportation de stupéfiants » et d’autres pour « corruption », « faux » et « usage de faux ».

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M. Naciri a de nouveau réfuté vendredi des accusations de spoliation immobilière dans le cadre de cette affaire tentaculaire lors d’une audience à la Chambre criminelle de première instance à Casablanca. La prochaine audience aura lieu le 9 mai.

C’est la première fois au Maroc qu’un procès implique des figures politiques de premier plan accusées dans une affaire liée au trafic de drogue.