Damas s’apprête à rejoindre la coalition internationale antidjihadiste, dirigée par les États-Unis contre le groupe État islamique, a indiqué lundi un responsable américain sous couvert de l’anonymat.
De la liste noire du FBI à la Maison-Blanche. Donald Trump a reçu lundi Ahmed al-Charaa, une première pour un chef d’État syrien et une consécration pour l’ancien jihadiste, dont le pays va rejoindre la coalition internationale contre le groupe État islamique (EI).
«Je l’aime bien», a réagi le président américain après la rencontre, qui s’est déroulée loin des caméras, en ajoutant : «Nous ferons tout ce que nous pouvons pour que la Syrie réussisse.» «Il a un passé brutal, et je pense, franchement, que sans passé brutal, vous n’avez aucune chance», a encore dit Donald Trump.
Il avait déjà exprimé sa sympathie pour le président intérimaire, dont la coalition islamiste a renversé le dirigeant de longue date Bachar al-Assad en décembre 2024, pendant leur toute première rencontre, en mai dans le Golfe.
«Pour éliminer les derniers foyers de Daech»
Comme largement attendu, cette visite a été l’occasion d’annoncer l’entrée de la Syrie dans la coalition internationale antijihadiste menée par les États-Unis, visant l’EI. «La Syrie deviendra ainsi le 90e membre de la coalition contre Daech», a déclaré un responsable américain ayant requis l’anonymat, utilisant l’acronyme arabe de l’EI. Selon lui, Damas va désormais «s’associer aux États-Unis pour éliminer les derniers foyers de Daech et mettre un terme à l’afflux de combattants étrangers». Dans une interview à Fox News, le président syrien avait peu avant assuré que ce sujet devait encore être discuté.
Jeudi, Emmanuel Macron avait appelé le président syrien Ahmad al-Charaa, qu’il a rencontré en marge du sommet sur le climat au Brésil, à «rejoindre la coalition internationale de lutte contre Daech». «Nous sommes à quelques jours des commémorations du 13 Novembre», avait rappelé le président français à la presse à Belém, où va se tenir la COP30 (10-21 novembre). Or, avait-il ajouté, «nul n’oublie que les attentats» menés à Paris en 2015 «avaient été fomentés en Syrie et donc c’est un sujet aussi de sécurité pour les Français». Le chef de l’État avait ainsi expliqué attendre «que la Syrie soit un acteur plein et entier de notre lutte contre les groupes terroristes et dans la région».