« Tout dans le monde est farce. L’homme est né farceur. » C’est le mot de la fin qui résume bien la première représentation de Falstaff, l’ultime œuvre de Giuseppe Verdi qu’il a composé à 81 ans, dimanche après-midi, à l’Opéra de Marseille. Mis en scène de façon originale par Denis Podalydès, sous la direction impeccable de Michele Spotti, Falstaff transporte le public dans cette comédie shakespearienne menée d’une main de maître, dès les premières minutes.

Pas d’ouverture, ni de prélude, Falstaff nous apparaît au milieu d’une querelle anecdotique de beuverie, dans un décor d’hôpital, théâtre du dérisoire. Murs blancs, portes battantes, lits roulants… Le plateau conçu par Éric Ruf évoque un service presque vide, froid, et laisse place à une atmosphère un brin surprenante. Comme si Falstaff, l’homme bigger than life, était malade de vivre. Il aime manger, boire, espérer, plus que de raison.

Des costumes dessinés par Christian Lacroix

Avec son imposante voix et son merveilleux jeu d’acteur, le baryton italien Giulio Mastrototaro donne vie au personnage de Falstaff, tellement grossier qu’il en deviendrait presque attachant. Tantôt dans son pyjama à rayures vertes et bleues, tantôt vêtu de …