Entre les nuggets bas de gamme, les
biscuits “blé complet” trompeurs et les cordons bleus industriels,
le Dr Jimmy Mohamed tire la sonnette d’alarme : certains aliments
ultra-transformés sont à écarter sans sourciller. Dans son dernier
livre, il nous invite à reprendre la main sur ce que l’on met dans
nos assiettes en cuisinant maison.

On les retrouve partout : dans nos placards, nos frigos et même
nos Tupperware pour le déjeuner. En France, le taux des
aliments ultra-transformés
dépasse aujourd’hui les 60 %
des produits vendus en supermarché, selon le CNRS Biologie.
Récemment, une étude menée par
60 millions de consommateurs
montrait également que 8 produits
sur 10 étaient destinés aux enfants. Pratiques, bon marché et
souvent savoureux… Mais à quel prix ? Le Dr Jimmy Mohamed, médecin
et chroniqueur, a décidé d’en décortiquer la composition.

Avec le physico-chimiste Raphaël Haumont, il revisite 48
recettes cultes
, des nuggets à la pâte à tartiner, dans
une version maison et équilibrée. Leur objectif est simple :
prouver qu’on peut se faire plaisir sans pour autant avaler une
liste d’additifs inconnus au bataillon. L’auteur n’a pourtant pas
toujours été un modèle de “mieux manger”. Entre
les repas express d’étudiant
et les pauses
sandwichs à SOS Médecins, il avoue avoir longtemps cédé à la
facilité. Pour remédier à cela, son credo est simple : moins
d’aliments ultra-transformés et plus de vrais ingrédients.

Ces aliments ultra-transformés à bannir sans hésiter

Certains produits sont, selon lui, remplis de calories et autres
apports nutritionnels, mais dans le mauvais sens du terme. En tête
de liste : les saucisses, nuggets et cordons bleus bas de
gamme
, souvent composés de “viande séparée
mécaniquement”, autrement dit, des restes raclés sur des
carcasses. “On n’en donnerait même pas à son chien !”,
lance-t-il, catégorique, dans une interview pour
Femme Actuelle
. Ces aliments ultra-transformés
cumulent graisses saturées, amidons modifiés, conservateurs
et exhausteurs de goût.

Autre piège : les biscuits dits “diététiques” ou au
“blé complet”. Derrière un emballage trompeur, se cachent
plus de sucre et d’additifs que les versions classiques. Pour y
échapper, la vraie astuce, c’est “lire la liste des
ingrédients”. “Si certains composants ne se retrouvent pas
en cuisine ou s »ils contiennent des additifs, il s’agit d’un
aliment ultra-transformé”, ajoute l’expert. La taille de la
liste est aussi un bon indicateur : trop longue, fuyez. Le
problème, explique le médecin, ne réside pas seulement dans les
calories : “Ce sont des calories vides, ils n’apportent pas de
bons nutriments. Les études montrent que
la consommation d’aliments ultra-transformés
favorise
le surpoids, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, le
cancer.” En clair, il s’agit d’ingrédients à éviter à tout
prix pour ne pas perturber votre organisme.


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Cuisiner maison : la meilleure option contre les aliments
ultra-transformés

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour
changer. Cela veut dire que vous n’avez pas besoin de vider vos
placards du jour au lendemain. Au contraire, l’idée est de
réduire progressivement
. Vous pouvez commencer
par un repas par jour sans produit industriel. “Le midi, si on
a l’habitude de prendre une pasta box ou une salade en barquette,
on peut préparer un plat maison à emporter.” Pour celles et
ceux qui pensent ne pas avoir le temps, le médecin se veut
rassurant : “Cuisiner n’est jamais une perte de temps, c’est
investir dans sa santé.”

Pour vous donner des idées, rien de tel que de revisiter les
classiques. À commencer par
le cordon-bleu fait maison
avec six
ingrédients contre trente pour la version industrielle. Vous pouvez
aussi opter pour un flan caramel express ou une pâte brisée maison,
qui plus est simple, rapide et bien meilleure. Au passage, cuisiner
permet aussi de renouer avec le plaisir de manger. Si les aliments
ultra-transformés séduisent par leur côté “prêt-à-consommer”, ils
appauvrissent notre rapport à la nourriture. Comme le rappelle
Jimmy Mohamed : “Ce n’est plus de la cuisine, c’est de la
chimie.” Finalement le vrai luxe, c’est de s’octroyer un peu
de temps passé derrière les fourneaux pour reprendre le contrôle
sur votre santé.