Deux militants pro-israéliens seront jugés en mai pour des incidents intervenus samedi devant le commissariat parisien où étaient retenues les quatre personnes suspectées d’avoir déclenché des heurts à la Philharmonie jeudi soir, a fait savoir le parquet de Paris ce mardi 11 novembre.
Samedi, en fin d’après-midi, un groupe propalestinien s’est rassemblé, en soutien, devant le commissariat du XIXe arrondissement où les quatre personnes arrêtées jeudi étaient entendues, avant d’être déférées au tribunal judiciaire de Paris où elles ont été mises en examen dimanche.
Le groupe a rapidement été rejoint par un groupe pro-israélien et une rixe a éclaté entre eux. Des policiers sont intervenus pour les séparer et trois d’entre eux ont été blessés. Trois militants pro-israéliens et un propalestinien ont alors été interpellés.
Concernant les trois premiers, l’un des dossiers a été classé. Les deux autres hommes pro-israéliens, nés en 1990 et 1998, seront jugés ultérieurement : le premier pour rébellion, outrages, menaces de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique, le second pour rébellion et outrages. Tous deux sont placés sous contrôle judiciaire.
Le quatrième homme, un militant propalestinien, a quant à lui été interpellé pour injures selon le parquet de Paris. Il était suspecté, selon la source policière, d’avoir tenu des propos antisémites. Mardi, cette affaire a été classée sans suite car l’ensemble des actes d’enquête réalisés n’ont pas permis de lui imputer les faits (absence de reconnaissance de l’auteur sur photo, exploitation de son téléphone demeurant vain…).
Auprès de l’AFP, son avocat, Me Alexis Baudelin, a estimé que «l’arrestation de [s]on client, qui ne repose sur aucune charge réelle, et sa privation de liberté pendant plus de trente heures [sont] un énième exemple d’une politique répressive assumée contre celles et ceux qui refusent de se taire face à un génocide et à l’inaction de l’Etat français sur ce sujet».
Jeudi, dans la grande salle de la Philharmonie de Paris, où se produisait l’Orchestre philharmonique d’Israël, des militants en possession d’un billet ont tenté d’interrompre le concert, dont deux fois avec l’usage de fumigènes, avant d’être agressés par des spectateurs et évacués.
La Cité de la musique-Philharmonie de Paris, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, ou encore la ministre de la Culture, Rachida Dati, ont condamné ces incidents.
Dans un communiqué diffusé vendredi, le collectif Palestine Action France a revendiqué l’action pacifique «pour empêcher la tenue de ce concert visant à détourner l’attention des crimes commis» à Gaza. Ils s’appuient notamment sur les propos récents du secrétaire général de l’orchestre, Yair Maschiach – «L’Orchestre philharmonique d’Israël est l’orchestre national de l’Etat d’Israël et son ambassadeur culturel dans le monde» – et sur l’organisation en 2024 d’un concert conjoint avec l’orchestre de l’armée israélienne. Le collectif a également dénoncé «l’ignorance» par la Philharmonie des interpellations en amont au sujet de cette soirée.