Les services de sécurité russes affirment avoir déjoué une opération ukrainienne visant à recruter un pilote d’avion de chasse russe pour prendre le contrôle d’un appareil. La Roumanie et l’Ukraine ont démenti ces accusations dénonçant une campagne de désinformation.
Les services de renseignement russes, le FSB, a affirmé dans un article de l’agence d’État Tass, avoir déjoué une opération ukrainienne de « grande manipulation ».
Ils accusent Kiev et ses services de renseignement militaire d’avoir cherché à détourner un avion de combat russe MiG-31 équipé d’un missile hypersonique Kinzhal. Pour le FSB, cette manoeuvre visait à mener une attaque sous faux pavillon contre la plus grande base aérienne de l’OTAN, a déclaré le service de presse du FSB à TASS.
« Afin de détourner l’avion, les officiers du renseignement militaire ukrainien ont tenté de recruter des pilotes russes en leur offrant trois millions de dollars », a souligné le FSB. « Les mesures prises ont déjoué les plans des services de renseignement ukrainiens et britanniques qui prévoyaient de mener une provocation à grande échelle », a ajouté le service de presse.
Dementi ferme de l’Ukraine et de la Roumanie
Kiev et Bucarest ont démenti ce mardi 11 novembre les allégations de Moscou. Le centre ukrainien de lutte contre la désinformation, un organe du Conseil de sécurité nationale et de défense de l’Ukraine, a qualifié mardi ces allégations de « propagande ».
« La diffusion de telles accusations mensongères est une tactique typique des services de renseignement russes », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères roumain, Andrei Tarnea, a qualifié ces accusations d' »inventées » et les a comparées à un « roman d’espionnage soviétique » dans un message publié mardi sur la plateforme X.
« Ce qui est réel, en revanche, c’est l’agression et les provocations russes, que ces histoires sur les avions et les espions tentent de dissimuler, » a-t-il ajouté.
Dans une vidéo du FSB diffusée par la télévision russe, une personne au visage dissimulé, présentée comme l’un des pilotes approchés, affirme s’être vu proposer, par mail, par le renseignement ukrainien de « tuer » le commandant de l’avion avant de détourner l’appareil, en échange de trois millions de dollars et de l’obtention de « la nationalité d’un pays occidental ».
Frappe contre un centre de renseignement de la banlieue de Kiev
En « riposte à cette provocation », les forces russes ont effectué une frappe au moyen de missiles Kinjal contre un centre de renseignement électronique de l’armée ukrainienne à Brovary, dans la banlieue de Kiev, et une base aérienne de Starokostiantyniv dans la région de Khmelnitsk, selon le FSB cité par l’agence de presse officielle TASS.
Cette annonce intervient alors que la Russie, dont les forces sont mieux équipées et plus nombreuses, continue d’avancer dans l’est de l’Ukraine et notamment dans la région de Donetsk où se concentre l’essentiel des combats.
Les efforts diplomatiques engagés par le président américain, Donald Trump, pour mettre fin au conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale sont au point mort.
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La Russie se livre depuis de nombreuses années à des opérations de sous faux pavillon dans le cadre de ses campagnes de déstabilisation hybrides contre les États de l’OTAN.