Tout le monde le connaît dans le quartier des Dervallières, à Nantes, où il vit depuis une vingtaine d’années. Il est joyeux, chaleureux, communicatif. Et surtout on le repère. « J’adore les couleurs. J’en porte toujours une dizaine sur moi et j’en change tous les jours. Je m’habille comme je peins », confiait-il, vendredi soir 7 novembre, à la maison de quartier, lors du vernissage de sa nouvelle exposition. Devant quelque 80 personnes auxquelles il avait réservé une belle surprise : la participation d’Assetou Diabaté, qui a présenté un spectacle musical de contes maliens
Artiste peintre diplômé de l’Institut national des arts de Bamako, au Mali, invité à présenter ses œuvres à Paris en 2004, il y a rencontré des Nantais qui lui ont proposé une seconde exposition à l’occasion des Rendez-vous de l’Erdre. « Je m’y suis plu, j’y suis resté, explique-t-il. J’ai également appris le métier de peintre décorateur en bâtiment chez les Compagnons du devoir pour m’assurer des revenus réguliers et être en mesure d’acheter les matériaux onéreux que j’utilise pour ma peinture artistique. »
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L’artiste s’exprime de préférence « la nuit, dans le silence, surtout en hiver », dans une pièce transformée en atelier, où il donne libre cours à ses inspirations, « notamment la nature dans sa splendeur ou victime de dégradations. Et surtout des faits sociaux dont les guerres et les disputes, par exemple un simple conflit de générations autour d’une table ».
Mohamed Traoré présente une quarantaine de ses dernières créations, qui font appel à différentes techniques, dont l’utilisation du bogolan une teinture végétale à base de produits naturels, qu’il mélange lui-même, « selon une tradition ancestrale », et qui lui permet « d’inclure dans [ses] tableaux des idéogrammes qui surprennent les visiteurs, y compris les Africains », commente-t-il.
Il décore également des textiles, du coton, à l’aide là encore de pigments naturels et en fabrique des tenues qu’il arbore au quotidien. Il en présente une vingtaine à côté de ses tableaux.
L’artiste animera un atelier pour les enfants du centre de loisirs mercredi 26 novembre.
Jusqu’au vendredi 28 novembre, à la maison de quartier des Dervallières, 5, rue Auguste-Renoir, à Nantes, entrée libre.