Les amateurs de ride et de metal se souviennent encore du MVRKS Fest qui avait embrasé la Friche à Marseille (3e), pendant trois jours en novembre 2023. Avec la promesse d’une nouvelle édition l’an prochain, l’événement a programmé un tour de chauffe ce mercredi 12 novembre à l’Espace Julien (6e), où la soirée sera tout aussi bouillante.
Aux performances de Resolve, fer de lance du modern metal français, et d’Aurore, jeune groupe spécialiste du post hardcore, s’ajoutera celle de Dagoba. Depuis ses débuts à la fin des années 90 et portée par neuf albums, la formation marseillaise est devenue une référence du metal. Si elle a très largement été renouvelée il y a quelques années, son leader et chanteur, Shaw’, sera bien là, dans un Espace Julien qu’il a « hâte de retrouver ».
Dagoba ne s’est pas produit depuis le Covid à l’Espace Julien, où le groupe a pourtant quelques souvenirs…
Et surtout de bons souvenirs, à nos débuts on faisait de petits cafés-concerts, puis des clubs à Marseille et aux alentours. Rapidement, on a réussi à s’exporter à l’international et quand on revenait de ces tournées, c’est à l’Espace Julien qu’on jouait régulièrement, de par sa position dans la ville et sa capacité. Ces derniers temps, on a pas mal joué au Jas Rod aux Pennes ou au 6MIC à Aix.
En avril dernier, vous aviez dénoncé le « droit de merchandising » pratiqué au 6MIC, que vous aviez en partie compensé par un appel au don, dont le surplus devait aller à l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Qu’en a-t-il été ?
Les dons ont au final été supérieurs et nous, on s’était aussi engagés à mettre de notre poche l’équivalent des dons pour l’église. Ainsi le lendemain de ce concert, je suis allé avec ma petite enveloppe voir monsieur l’abbé et je lui ai donné la somme récoltée, sur laquelle nous préférons rester discrets. Il n’avait pas entendu parler de cette affaire donc il était assez surpris, puis content.
Il a fallu que je prenne un petit moment pour lui expliquer que c’était le groupe qui avait fait ça pour la paroisse. J’ai apprécié que tout ça soit relayé par d’autres groupes, j’aurais cependant préféré qu’il y ait d’autres actions menées pour dénoncer ce phénomène sur le merchandising.
L’album Different Breed est sorti il y a un an et demi. Avec le recul, quel regard portez-vous dessus ?
J’essaye toujours de faire des productions dont je serai fier toute ma vie. Je prends le temps, j’implique la minutie nécessaire, je mets le cœur… Quand j’estime que j’ai tout donné pour un album, j’y trouve rarement quelque chose à redire. C’est pourquoi je suis content de Different Breed comme des autres. Après, c’est sûr qu’il nous a apporté autre chose car on avait pris des risques sur le précédent, By Night. Là, les gens étaient vraiment contents d’une forme de retour aux sources.
Pour ces deux disques, la composition du groupe a beaucoup évolué, pourtant l’esprit Dagoba est toujours là car les fans s’y sont retrouvés…
Les derniers changements remontent à un bon moment, le groupe est solide. Après, moi, je suis compositeur principal donc tant que la tête pensante ne chancelle pas, il n’y a pas de raisons pour que le style bouge trop. Chaque fois qu’une personne doit quitter l’aventure, c’est un petit pincement au cœur. Mais Dagoba a plus de 20 ans et forcément, dans l’histoire d’une personne, des enfants arrivent, une femme, un mariage…
Partir en tournée sur des rythmes effrénés peut devenir incompatible avec une vie de famille. Moi aussi j’ai évolué, même si le groupe représente les trois quarts de ma vie sur cette planète.
Qu’auriez-vous fait si Dagoba n’avait jamais existé ?
Je voulais soit faire du football, soit être militaire. En fait, j’aime la force d’un groupe, la cohésion, ce que l’on retrouve aussi bien à l’armée que dans le sport collectif. Le foot est toujours quelque part dans mes pensées. D’ailleurs pour l’anecdote, l’US Endoume nous a aidés pour promouvoir cette date à l’Espace Julien et nous a offert des tenues de scène.
Mercredi 12 novembre 2025 à 19 h 30 à l’Espace Julien, à Marseille. 24,20€, espace-julien.com