Pour sa quatrième réalisation, Pascal Elbé raconte sur un ton tragi-comique les petits arrangements humains en France durant l’occupation allemande sur fon de judéité cachée. Ou revendiquée.

Le synopsis

France 1940, Jean Chevalin et sa famille vivent dans la misère après que ce dernier ait jugé bon de … déserter ! La situation n’est plus tenable. Convaincu que « certains » s’en sortent mieux, Chevalin a une brillante idée : se faire passer pour juifs afin de bénéficier de l’aide des passeurs pour accéder à la zone libre. De malentendus en révélations, ​de la collaboration à la résistance, il va entrainer sa famille dans ce grand périple qui déconstruira ses préjugés.

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La critique de Paris Match (3/5)

Drôle de film que cette « Bonne étoile », qui oscille constamment entre comédie et drame, toujours sur la brèche d’un sujet hautement inflammable, pour le moins culotté dans un cinéma français populaire qui ose rarement oser. Pour cela, on ne peut que féliciter le talent d’écriture de Pascal Elbé qui croque le bien et le mal, l’humour, l’horreur ou la tendresse sans jamais tomber dans la facilité ou le pathos. On oubliera quelques facilités (les nazis et les collabos sont parfois bien binaires dans leur monstruosité, un épilogue candide) pour se concentrer sur l’humain, ce qui intéresse Elbé au plus haut point.

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Et là où il sait emmener son film dans la nuance. Du personnage principal, lâche dans toute sa splendeur, jusqu’à une bourgeoise résistante savoureuse, le metteur en scène fait joliment vivre ses personnages, aidé par un casting finement construit avec des personnalités évidentes, de Benoit Poelvoorde à Zabou Breitman. Faire rire de l’horreur, se refuser à toute leçon de morale ou de chantage à l’émotion, voilà autant de qualités rares pour un film qui étonnera, déconcertera mais saura parler au plus grand nombre. Simplement et intelligemment.

De Pascal Elbé
Avec Benoît Poelvoorde, Pascal Elbé, Audrey Lamy