Isaac Herzog a reçu «ce matin» une lettre «du président américain Donald Trump, l’invitant à envisager d’accorder une grâce» à Benyamin Netanyahou, détaille un communiqué du bureau présidentiel.
Le président américain Donald Trump a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d’accorder une grâce au premier ministre Benyamin Netanyahou, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.
Herzog a reçu «ce matin» une lettre «du président américain Donald Trump, l’invitant à envisager d’accorder une grâce» à Netanyahou, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que «toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle». Netanyahou est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d’au moins trois procédures judiciaires. Lors d’un discours au Parlement israélien le 13 octobre, Trump avait déjà suggéré qu’une grâce lui soit accordée.
«Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d’exprimer sa profonde gratitude» pour son «soutien indéfectible» à Israël, «sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l’Etat d’Israël», précise le communiqué. Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.
«Pourquoi ne pas lui accorder une grâce ?»
«Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump», a écrit sur X le ministre d’extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d’être biaisée à l’égard de M. Netanyahou. Une députée également d’extrême-droite mais dans l’opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou («Israël est notre maison» en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d’un accord avec M. Netanyahou sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Quant au dirigeant de l’opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid («il y a un futur», en hébreu), il a taclé M. Netanyahou en écrivant sur X: «Rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l’aveu de culpabilité et l’expression de remords pour les actes commis». Lors d’un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu’une grâce lui soit accordée.
«J’ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n’était pas prévu dans le discours (…) Mais j’aime bien ce monsieur», avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu’il a été «l’un des plus grands» dirigeants «en temps de guerre».