Voilà bientôt 20 ans, Seyssinet-Pariset se connectait encore un peu plus à Grenoble avec l’ouverture de la ligne C du Tram. C’était le 20 mai 2006.
Un atout de plus pour cette commune verte et calme, située à deux pas de l’A480 et de Grenoble, et plus encore pour sa plaine.
À partir des années 60, le tissu urbain s’était fortement développé dans cette ancienne plaine maraîchère aujourd’hui traversée du Nord au Sud par le Tram C.
« La plaine offre toutes les commodités aux familles : commerces, écoles, collège, lycée équipements sportifs… Elle plaît aussi à ceux qui se déplacent en vélo et recherchent la proximité de Grenoble » résume Nejib Hidri, fondateur d’Hidri Immoplus, agence immobilière installée depuis 2008 à Seyssinet-Pariset.
Dominant cette plaine, le village regroupe l’essentiel des constructions les plus anciennes, château, église, école du village et maisons de caractère. « Cela reste le summum » assure le professionnel.
Et que dire des hameaux de Beauregard, de la Tour-sans-Venin et de Pariset qui se succèdent sur la route de Saint-Nizier ? « La clientèle est différente. Elle ne craint ni la montagne, ni l’éloignement. Les prix sont moins hauts ».
Une large fourchette de prix
Dans cette ville partagée entre grands ensembles collectifs, petits immeubles et tissus pavillonnaires, il y en a d’ailleurs pour toutes les bourses. Côté appartement, la fourchette de prix est large.
Selon la Fnaim, le prix moyen est dans l’ancien de 2 297 €/m² au 1er octobre (3). Un prix stable depuis un an (+ 0,2 %) mais en hausse de + 11,2 % sur cinq ans.
Certains immeubles des années 60 comme ceux de la copropriété Beau Site construits avenue de la République entre 1961 et 1974 affichent encore de petit prix.
Un T4 à rénover de 62 m² du quatrième et dernier étage (sans ascenseur) a été vendu 70 000 € en 2024, soit à moins de 1 200 €/m².
« Il a été acheté par un investisseur pour du locatif » précise Nejib Hidri. À Percevalière, autre copropriété des années 60, un T4 de 72 m2 peut se vendre 120 000 €, soit 1 700 €/m².
« Dotée d’un joli parc, cette copropriété est très agréable pour les familles mais sa grande taille ne plaît pas trop » regrette le professionnel.
Des maisons toujours plus chères
Prisés, les Belvédères, immeubles construits au pied du village entre 1971 et 1974, ou la résidence Victor Hugo (années 70-80) face à la Fauconnière affichent des prix plus hauts à l’instar de ce 85 m² au neuvième étage du Belvédère vendu 210 000 € en 2024.
« Un T5 peut atteindre 320 000 € voire 350 000 € à Victor Hugo. Et dans l’habitat plus récent, le mètre carré peut dépasser les 3 700 € » avance Nejib Hidri.
Quant au collectif neuf, aujourd’hui très rare, il s’affiche au prix moyen de 5 000 €/m² comme à la Villa Percevalière, petite résidence (six logements T3/T4) prévue rue de Comboire (livraison fin 2027).
Le marché de la maison est plus restreint. Mais là aussi, l’offre est très diversifiée. Maisons plain-pied mitoyennes ou individuelles en plaine, belles demeures du village, pavillons construits dans la pente et dans les hameaux…
Elles constituent 21 % des logements de la commune (2). « Trouver une maison en deçà de 350-380 000 €, c’est difficile aujourd’hui à Seyssinet-Pariset. Le cœur du marché est plutôt entre 450 et 550 000 € » indique Nejib Hidri.
Et leur prix a grimpé de + 4,5 % en un an avec un mètre carré moyen à 4 254 € selon la Fnaim. Sur cinq ans, cette hausse atteint même + 17 %.
Enfin, le marché locatif de Seyssinet-Pariset reste tendu. Montant médian des loyers affichés fin mars 2025 selon la Fnaim : 13,2 €/m² en appartement et 13,7 €/m² en maison.
(1) au 1er janvier 2025
(2) chiffres INSEE 2022
La plaine, creuset de l’urbanisation
Il fut un temps où le territoire de Seyssinet-Pariset s’étirait de la grande plaine marécageuse occupée par les méandres du Drac (y compris sur sa rive droite, partie annexée par la ville de Grenoble en 1862 une fois cet impétueux torrent canalisé) jusqu’à Saint-Nizier-du-Moucherotte.
Ce village était l’un de ses hameaux. Il le fut jusqu’au 31 mars 1929, date de création officielle des communes de Saint-Nizier et de Seyssinet-Pariset.
Grimpant jusqu’aux premiers hameaux snizards, Seyssinet-Pariset reste aujourd’hui encore une ville entre plaine et montagne aux portes de Grenoble.
Son urbanisation s’est accélérée à la fin des années 50 avec la construction du pont de Catane enjambant le Drac.
La commune d’alors tout juste 2 000 âmes a vu alors sa population exploser : elle compte 4 539 habitants en 1962 et déjà 10 869 en 1968.
Autrefois couverte de champs et de maraîchers, sa plaine s’urbanise, avec des copropriétés pouvant atteindre 12 étages mais aussi des maisons individuelles.
Avec l’arrivée du Tram C en 2006 et la transformation du pont de Catane que cette nouvelle ligne nécessite, la commune amorce un premier renouvellement urbain d’ampleur en entrée de ville.
Elle porte aujourd’hui un autre projet d’envergure : la création d’un cœur de ville avec requalification des îlots Fauconnière et Bernard.
Le plan guide, sorte de carnet de route pour les 15 prochaines années, a été validé en conseil municipal le 30 juin 2025.
Il définit dans les grandes lignes ce projet d’écoquartier sur 9,7 ha avec logements mais aussi nouveaux commerces de proximité, maison médicale, résidence senior, rénovation de la piscine et projet de salle d’escalade, nouvelle médiathèque et maison des jeunes rénovée, réaménagement et végétalisation des espaces publics…