Les images soulèvent le cœur, révoltent. Elles ont été filmées par une caméra de vidéosurveillance installée au-dessus du lit de Rayan, un Marseillais de 19 ans polyhandicapé, privé de parole, atteint de cécité, et rendu dépendant dans chaque acte du quotidien par la paralysie de ses membres. Ce vendredi 4 avril 2025, Dominique G., son auxiliaire de vie attitré depuis près de deux ans, pratique comme chaque matin des soins sur le jeune homme. Au fil des mois, ce quadragénaire affable, « très cultivé », et personnellement concerné par le handicap – « sa sœur est dans cette situation », glisse Sana, la mère de Rayan – a créé un lien privilégié avec cette famille du dixième arrondissement de Marseille. « Il venait aux anniversaires des enfants. Quand on allait au restaurant, on l’invitait. Je lui offrais des cadeaux à Noël », se souvient Sana, gorge nouée. « Il était artiste, il chantait, on a même fait une fois un karaoké tous ensemble », se souvient Raouf, son conjoint.