Publié le
12 nov. 2025 à 18h05
Divorce consommé entre les lycées Antoine de Saint-Exupéry et l’écosystème The Land. Début novembre 2025, la scission des établissements agricoles de Rennes, Vitré et La Guerche du groupe a été actée. Le diocèse et la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Bretagne (Draaf) ont notamment validé cette décision. La gestion du directeur général de The Land était particulièrement décriée par certains ces derniers mois, comme l’ont révélé nos confrères de Splann ! dans une enquête. Jean-Marc Esnault répond.
« On va regagner en visibilité »
« C’est une très bonne nouvelle pour les équipes. » Jean-Romain Chapy, enseignant à Vitré et délégué syndical pour la CGT-EP, ne cache pas sa satisfaction.
Depuis plusieurs mois, il dénonce avec ses collègues élus du personnel un management « toxique ».
Depuis deux ans, ils disent également « ne plus se reconnaître dans le projet The Land ». En mars 2024, une grève pointait des dysfonctionnements et une certaine « invisibilité » des lycées.
« On a alerté les instances en disant qu’on allait droit dans le mur. C’est dommage car on a des équipes enseignantes qui avaient de beaux projets mais qui étaient invisibilisés par The Land », ajoute Jean-Romain Chapy.
À la rentrée 2025, un nouvel élément est venu noircir le tableau. Les délégués du personnel et les enseignants ont appris qu’un déficit 1,2 million d’euros avait été enregistré pour l’exercice 2023-2024.
La situation devenant difficilement tenable, la décision de la séparation a été prise début novembre par le conseil d’administration puis validée par le ministère de l’agriculture, le diocèse et le Cneap (Conseil national de l’enseignement agricole privé).
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« Les collègues sont très satisfaits. Cela permet de mettre fin à cette gouvernance. On va regagner en visibilité. On a pas mal de projets portés sur l’international et avec nos élèves », poursuit Jean-Romain Chapy.
Désormais, des éléments d’ordre administratif sont à régler avant que les trois lycées agricoles reprennent leur autonomie. Courant 2026 selon Jean-Romain Chapy.
« Concrètement, pour le fonctionnement des lycées, cela ne va pas changer grand-chose. On ne sera simplement plus identifiés comme The Land sur le territoire. Les gens étaient d’ailleurs peut-être un peu perdus. »
Les explications du directeur général de The Land
Sollicité, le directeur général explique d’emblée que son groupe procède à une « réorganisation » afin que les lycées se « reconnectent à leur territoire ».
Jean-Marc Esnault indique également que The Land est dans une « logique de développement de l’enseignement supérieur ». À ce sujet, un projet sera dévoilé dans les prochaines semaines avec un événement « fondateur » début janvier.
La séparation décidée par le conseil d’administration ne serait donc pas liée à la gestion décriée des derniers mois ?
« On évoque soixante-douze départs en dix ans. C’est peu sur une période comme celle-ci. Nous sommes sur un ratio en dessous des moyennes nationales en termes de turn-over (12 à 15 %) », répond Jean-Marc Esnault.
Sur le déficit 1,2 million d’euros, Jean-Marc Esnault précise que des « excédents » ont été enregistrés les « 10 dernières années ». Sur le site de Rennes, un investissement de 20 millions a été réalisé. « Le déficit est donc à relativiser. »
Le directeur général concède par ailleurs que certains enseignants, représentants du personnel et syndicaux avaient « du mal à se retrouver dans le projet The Land », notamment sur la question des statuts selon lui.
« À Rennes, il y avait une perte de vitesse, donc l’idée était de développer d’autres activités pour soutenir les lycées. Le message n’a pas forcément été bien compris. Deux univers, partie lycée et enseignement supérieur, se côtoyaient, mais ont eu du mal à matcher ensemble », estime le directeur général.
« Il n’y a pas de question sur la pérennité des structures »
Après la validation dette décision par les instances – le ministère de l’agriculture, le Cneap et le diocèse – l’heure est au réglage des détails administratifs pour assurer la transition.
« Les parcours de formation des lycéens continuent normalement. Il n’y a pas de question sur la pérennité des structures », annonce Jean-Marc Esnault qui assure par ailleurs que The Land reste présent au sein du campus de Vitré.
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