Le gouvernement prépare une réforme majeure
de la pension de réversion pour 2026. Ce dispositif, vital pour de
nombreux veufs et veuves, pourrait connaître un profond
bouleversement, notamment sur le plafond de revenus à ne pas
dépasser. Deux scénarios sont aujourd’hui envisagés.

Alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter et que la
réforme des retraites a déjà laissé des traces, 2026 s’annonce
comme une année charnière pour les retraités français. Entre
gel des pensions, coupes
budgétaires et suppressions d’avantages fiscaux, le gouvernement
cherche à réduire la dépense publique tout en réformant les
dispositifs sociaux. Parmi eux, la pension de réversion figure
désormais dans la ligne de mire de Bercy et du ministère du
Travail. Ce mécanisme, souvent méconnu, permet à un conjoint
survivant de toucher une partie de la retraite de son
époux ou épouse décédé(e).

En 2025, il concerne près de 4,5 millions de personnes, dont une
majorité de femmes. Pourtant, malgré son importance, ses règles
restent complexes et variables selon les régimes : régime général,
fonction publique, Agirc-Arrco pour les salariés du privé… Chaque
système applique ses propres critères d’âge, de ressources et de
durée de mariage. Aujourd’hui, seuls les couples mariés peuvent en
bénéficier. Le PACS et le concubinage sont exclus, tout comme les
conjoints remariés. Il faut avoir au moins 55 ans, et le défunt
doit avoir cotisé au minimum 60 trimestres, soit quinze ans.

Premier scénario : maintien d’un plafond unique pour tous les
régimes

Le montant de la pension de réversion dépend des revenus du
bénéficiaire : une veuve ou un veuf ne doit pas dépasser 24 710,40
€ brut par an (environ 2 059 € par mois) pour percevoir la pension,
ou 39 536,64 € brut par an pour un couple. Mais ces conditions,
jugées trop restrictives par certaines associations de retraités,
pourraient être profondément modifiées en 2026. Le gouvernement
envisage deux pistes majeures. Deux scénarios sont donc à l’étude,
et chacun aurait des conséquences très différentes sur les
bénéficiaires actuels et futurs. Le premier étudié par le
gouvernement et relayé par Marie France
consiste à uniformiser le plafond de revenus entre tous les régimes
de retraite, sans le supprimer.

Autrement dit, les seuils de 2025 seraient maintenus, mais
harmonisés, afin d’éviter les disparités entre les bénéficiaires du
privé, des régimes spéciaux ou de la fonction publique. Ce scénario
permettrait également d’éviter un effet d’aubaine pour les foyers
les plus aisés. En revanche, il n’apporterait aucune amélioration
immédiate du pouvoir d’achat pour les petits retraités. Notamment
pour ceux dont la pension de réversion reste souvent inférieure à
300 euros par mois. Dans cette hypothèse, les critères d’âge et de
mariage resteraient également en vigueur, même si une ouverture aux
partenaires pacsés est encore envisagée.

Pension de réversion : le seuil des revenus à ne pas dépasser pourrait changer en 2026, voici les 2 scénarios possibles
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Deuxième scénario : la suppression pure et simple du plafond de
revenus pour la pension de réversion

Le second scénario, plus audacieux, prévoit la suppression
totale du plafond de ressources. Dans cette configuration, tous les
conjoints survivants pourraient bénéficier d’une pension de
réversion, quel que soit leur niveau de revenus. Ce changement
représenterait une véritable révolution dans le système français
des retraites, car il marquerait la fin de la condition de
ressources instaurée depuis des décennies. Cette suppression
permettrait notamment à des milliers de bénéficiaires partiels de
voir leur pension augmenter significativement.

Par exemple, une femme de 58 ans, veuve depuis 2025 et percevant
actuellement 259 € brut par mois, verrait sa pension grimper à
environ 810 € brut mensuels, selon les simulations réalisées par
Mes Allocs.fr. De plus, certains experts suggèrent que le taux de
réversion pourrait être relevé à 55 %, ce qui accentuerait encore
la hausse pour les foyers modestes. Cependant, cette mesure aurait
un coût budgétaire important. Le ministère de l’Économie redoute
une hausse des dépenses publiques de plusieurs milliards d’euros, à
une période où les finances de l’État sont déjà sous tension. La
réversion ne serait plus réservée à ceux qui en ont le plus
besoin.