Des alliés de Keir Starmer, chef du gouvernement depuis la victoire écrasante du Labour aux législatives de juillet 2024, ont affirmé que celui-ci était menacé d’une tentative de renversement au sein de son parti, lors d’échanges mardi soir avec des médias britanniques.

Le Premier ministre est au plus bas dans les sondages, critiqué aussi bien sur sa gestion de l’immigration irrégulière que sur l’économie qui est à la peine. Il fait face à la montée du parti d’extrême droite Reform UK de Nigel Farage, en tête des intentions de vote depuis plusieurs mois.

« Il se battra »

Les prochaines législatives ne sont pas prévues avant 2029, mais le gouvernement sera soumis à un test électoral important lors de scrutins locaux en mai 2026. Keir Starmer « sait qu’il est déjà engagé dans une bataille pour la direction (du parti). Quand elle arrivera, il ne démissionnera pas. Il se battra », a dit un proche du Premier ministre au Times.

Des alliés du dirigeant britannique craignent qu’il soit menacé dès la fin novembre, dans la foulée de la présentation du budget, rapporte la BBC.

Keir Starmer est « l’une des deux seules personnes encore en vie à avoir remporté des élections législatives pour le parti travailliste. Ce serait de la folie de se présenter contre lui après 17 mois », a dit à la BBC un membre du gouvernement, sous couvert d’anonymat.

Une mauvaise opinion pour 73 % des Britanniques

Wes Streeting, 42 ans, ferait partie des personnalités du parti travailliste en train de « manœuvrer » pour remplacer Keir Starmer, selon des proches du chef du gouvernement. Les ministres de l’Intérieur Shabana Mahmood et de l’Énergie Ed Miliband sont également cités, selon la BBC.

Ces échanges avec les médias sont « totalement contre-productifs (…). Je ne comprends pas comment quelqu’un peut penser que cela aide le Premier ministre », a déclaré Wes Streeting sur Sky News.

D’après un sondage YouGov du 3 novembre, 73 % des Britanniques ont une opinion défavorable de Keir Starmer.

Les médias britanniques ne cessent de spéculer sur les mesures impopulaires que la ministre des Finances, Rachel Reeves, pourrait annoncer le 26 novembre lors de la présentation du budget, dont de nouvelles augmentations de taxes, après de fortes hausses d’impôts cette année.

Selon les règles du parti travailliste, pour renverser Keir Starmer, il faudrait que 20 % des députés du Labour soutiennent cette démarche, soit actuellement 80 élus.