Combien peut gagner un ancien président de la République française ? Une partie de la réponse a été donnée avant la libération de Nicolas Sarkozy, au moment de son audience devant la cour d’appel de Paris, lundi 10 novembre.

« On a beaucoup parlé de sa libération, mais on est passé un peu rapidement sur ce qui s’est passé à l’intérieur de la salle d’audience, pose le journaliste Paul Gasnier, dans une chronique de l’émission Quotidien diffusée sur la chaîne TMC dans la soirée de mardi 11 novembre. Moi, j’y étais, et il y a (plusieurs) choses qui m’ont marqué personnellement pendant cette audience qui a duré 50 minutes. » 

La première ? L’émotion de Nicolas Sarkozy. Le journaliste de Quotidien rappelle la présence de deux de ses fils — Jean et Pierre Sarkozy — ainsi que de son frère François Sarkozy et enfin de sa femme Carla Bruni. Paul Gasnier explique que l’ex-président a eu « un grand sourire » en les voyant. 

2.3 millions d’euros de revenus non-commerciaux

« Le sourire a vite disparu, enchaîne Paul Gasnier. Très vite le président du tribunal a parlé argent, c’était l’autre moment fort. Il a demandé au départ à Nicolas Sarkozy si, à cause de ses activités professionnelles, il serait amené à quitter le territoire français, à aller à l’étranger, et il lui a demandé de détailler ses rémunérations. »

Si Sarkozy a tenté d’esquiver cette demande en expliquant vouloir faire parvenir sa déclaration de patrimoine, le président du tribunal a indiqué qu’il l’avait déjà, puis s’est lancé dans le détail des rémunérations de l’ancien chef d’État, ce qui a « tendu » ce dernier. « Pour la première fois, on découvrait la richesse de l’ancien président de la République », expose le journaliste de Quotidien.

Pour l’année 2023, Nicolas Sarkozy a reçu 153 000 euros de pensions de retraites, 1.3 million d’euros de capitaux mobiliers, 638 000 euros de salaires (activités d’avocat et de conférencier) et 2.3 millions d’euros de revenus non-commerciaux (activités de conseiller pour des entreprises, notamment d’administrateur pour les groupes Accor et Lagardère). Le total ? 4,5 millions d’euros

Pour rappel, dans l’attente de son procès, qui devrait se tenir à partir de mars, la cour d’appel a interdit à Nicolas Sarkozy d’entrer en contact avec « le ministre de la Justice en exercice », « les membres de son cabinet » ou « tout cadre du ministère de la Justice susceptible d’avoir connaissance des remontées d’informations » prévues par le code de procédure pénale.