Après environ un an de détention en Algérie, l’écrivain Boualem Sansal, gracié ce mercredi, est arrivé à Berlin, selon les autorités allemandes.
La présidence allemande annonce ce mercredi 12 novembre que l’écrivain Boualem Sansal, gracié par l’Algérie, est arrivé à Berlin. « Ils ont atterri et sont déjà en route pour l’hôpital », a indiqué la porte-parole du président allemand Frank-Walter Steinmeier Cerstin Gammelin sans préciser l’établissement où l’écrivain âgé de 81 ans, atteint d’un cancer, doit recevoir des soins médicaux.
Un peu plus tôt dans la journée, le président algérien Abdelmadjid Tebboune « a répondu favorablement » à une demande de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, « concernant l’octroi d’une grâce en faveur de Boualem Sansal », selon le communiqué officiel. « Le président a réagi à cette demande, qui a retenu son attention en raison de sa nature et de ses motifs humanitaires », selon une déclaration des autorités algériennes.
Emmanuel Macron salue le rôle de « la médiation allemande »
En déplacement à Toulouse ce mercredi, Emmanuel Macron a salué « les bons offices » et « la coopération fructueuse depuis plusieurs mois » avec l’Allemagne. Selon le chef de l’État, cela est « le fruit d’efforts constants de la France et d’une méthode faite de respect, de calme et d’exigence ». « Notre souci a toujours été d’être efficace pour permettre la libération de monsieur Sansal. La médiation allemande y a contribué de manière décisive », salue le chef de l’État, qui s’est entretenu avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier et avec Boualem Sansal.
« Un exemple terrible » : après la grâce de Boualem Sansal, récit d’un an de tractations avec l’Algérie pour sa libération
Ce dernier avait été condamné en appel à cinq ans de prison le 1er juillet dernier notamment pour « atteinte à l’unité nationale ». Il était accusé d' »atteinte à l’unité nationale » après des déclarations en octobre 2024 dans lesquelles il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions de l’ouest du pays comme Oran et Mascara, appartenant précédemment, selon lui, au Maroc. Boualem Sansal avait renoncé à se pourvoir en cassation, ce qui le rendait éligible à une grâce du président algérien.
Ses proches ont exprimé leur « soulagement » après sa libération. « J’étais un petit peu pessimiste parce qu’il est malade, il est vieux et qu’il pouvait mourir là-bas. J’étais pessimiste mais j’y ai toujours cru. J’ai gardé l’espoir que ça arrive un jour », a réagi sa fille Sabeha Sansal.