Active depuis 2021 dans le secteur de la collecte de vêtements que les consommateurs ne portent plus, pour alimenter les réseaux de revente d’occasion, The Second Life passe à la vitesse supérieure. La start-up française née sous l’impulsion d’Arthur de Soultrait étend son spectre géographique, noue des liens avec différents types d’acteurs -comme les municipalités-, et s’ouvre à de nouveaux produits de seconde main.

Collecte événementielle réalisée à la Corte Lombarda en Italie cette annéeCollecte événementielle réalisée à la Corte Lombarda en Italie cette année – DR

Ne dévoilant pas son chiffre d’affaires, The Second Life affirme être rentable et proposer un programme de reprise des articles mode qui le soit aussi pour les griffes ou les centres commerciaux partenaires. « Notre point fort est de proposer une collecte multimarque, non pas centrée uniquement sur les vêtements de la marque avec qui on noue un partenariat, cela ne fonctionne pas. Nous rachetons les articles de 1.500 labels, du haut de gamme jusqu’à H&M, donc en excluant Shein et Temu« , expose Arthur de Soultrait, qui par le passé a été à la tête de la marque de prêt-à-porter Vicomte A. « Il n’y a pas à négocier ni de photo à fournir, le but est de faciliter la vie et d’offrir une alternative à Vinted« , ajoute-t-il.

La solution est basée sur un argus qui fixe le prix de reprise des vêtements. Les clients les déposent à un comptoir ou les expédient gratuitement via colis, et sont rétribués ensuite par un bon d’achat, seulement si les pièces sont en très bon état. Depuis le 18 avril, c’est avec la griffe française Rodier, spécialiste de la maille, que la start-up lance une collecte auprès de ses clients, via le web.

C’est la quatrième opération de ce type réalisée de concert avec un label mode. L’an dernier, avec le Temps des Cerises, la solution revendique avoir rétribué 32.000 euros en carte cadeau Le Temps des Cerises aux clients qui ont transmis des vêtements, et qui ont eux-mêmes dépensé ensuite près de 100.000 euros auprès du Temps des Cerises en utilisant cet argent.

En centre commercial, The Second Life noue des contrats de deux ans avec les sites, incluant des collectes événementielles -et non des corners permanents- ou la mise en place de la collecte à l’accueil du centre, sur rendez-vous. « Les foncières apprécient notre outil car il amène du trafic dans les centres, et elles n’ont pas à s’occuper du SAV (installation, transport…) ».

L'interface pour référencer les produits que l'on va expédierL’interface pour référencer les produits que l’on va expédier – DR

The Second Life affiche aujourd’hui une centaine de points de collecte en France et à l’étranger (online et physique), notamment dans les sites de Klépierre, SCC ou Frey. Sa présence à l’international s’est renforcée ces derniers mois, avec une arrivée en Italie en février. La solution a été déployée dans 7 centres commerciaux du pays et vise les 30 unités d’ici fin 2025. En ce mois d’avril, cap sur l’Espagne. « Nous sommes désormais partenaires des centres commerciaux de Gran Plaza et Plaza Norte à Madrid », précise-t-il. La Scandinavie est aussi une région que vise l’entreprise à l’avenir, de même que les Etats-Unis, où des discussions commencent.

Au-delà des marques et des centres commerciaux, la société -qui n’a pas opéré de levée de fonds- se lie à de nouveaux types de partenaires, à commencer par les municipalités. Antibes sera sous peu la première ville à expérimenter l’outil. Les habitants qui transmettront des vêtements -via une collecte événementielle ou par le site de la ville- seront rémunérés par une carte cadeau The Second Life qui pourra être dépensée dans les boutiques adhérentes à l’association locale des commerçants. La start-up cible aussi les conciergeries, notamment dans les entreprises.

Les 850.000 articles collectés par The Second Life depuis quatre ans (dont 75% via le web), sont envoyés à des ateliers de tri et de revente partenaires, dont l’identité n’est pas dévoilée. Depuis l’an dernier, l’éventail des produits collectés a dépassé le monde du prêt-à-porter, avec la reprise de livres et de jouets. Et bientôt, la maroquinerie et les téléphones, ambitionne le dirigeant.

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