L’activité britannique affiche une progression quasi nulle au troisième trimestre, compliquant la tâche du gouvernement travailliste qui prépare un budget attendu comme crucial pour les finances publiques.
La croissance du produit intérieur brut s’est établie à 0,1% entre juillet et septembre, selon les dernières données officielles. Ce résultat décevant survient à quinze jours seulement de la présentation du projet de loi de finances, où des mesures de rigueur budgétaire sont anticipées. Le ralentissement actuel contraste avec la dynamique positive enregistrée en début d’année, quand l’économie avait progressé de 0,7% au premier trimestre.
Cette faible performance économique réduit considérablement la marge de manœuvre du gouvernement pour équilibrer les comptes publics. Les recettes fiscales pâtissent de cette atonie, tandis que les dépenses sociales continuent de peser sur les finances de l’État. La ministre des Finances se trouve ainsi confrontée à un dilemme complexe, entre la nécessité d’assainir les finances et le risque de freiner davantage l’activité.
Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation. Les tensions commerciales internationales ont nui aux échanges, tandis qu’une cyberattaque ayant paralysé temporairement un constructeur automobile important a contribué à la contraction de 0,1% observée en septembre. Parallèlement, l’inflation reste élevée à 3,8% sur un an et le chômage atteint son niveau le plus haut depuis la pandémie avec un taux de 5%.
La perspective d’augmentations d’impôts et de réductions budgétaires commence déjà à affecter le climat des affaires. Les entreprises manifestent une prudence croissante face aux incertitudes fiscales, ce qui pourrait peser sur l’emploi dans les mois à venir. Le gouvernement examine désormais des mesures compensatoires, notamment une révision du plafonnement des allocations familiales et un ajustement de la taxe sur la valeur ajoutée concernant l’énergie.
Ce contexte économique difficile représente un enjeu politique majeur pour l’exécutif, dont la popularité s’érode dans les sondages. La crédibilité du gouvernement travailliste, déjà mise à mal par les hausses de cotisations sociales et les coupes budgétaires de l’année précédente, pourrait être davantage compromise si des engagements de campagne devaient être remis en cause. Le budget du 26 novembre s’annonce donc comme un moment décisif pour l’avenir de la majorité au pouvoir.