Face aux gros poissons américains comme Figure et son robot humanoïde aux capacités cognitives folles ou Boston Dynamics et ses machines agiles, la Russie voulait certainement prouver qu’elle aussi, avait sa place en robotique.

Elle a donc présenté AIDOL, son tout premier robot humanoïde national, qui devait faire une entrée triomphale au centre de congrès Yarovit Hall Congress Center, lors d’un salon technologique, à Moscou. Tout ne s’est pas exactement déroulé comme prévu, puisque le robot s’est lamentablement écrasé au sol, quelques secondes après être sorti des coulisses. De quoi provoquer de vilaines moqueries sur les réseaux sociaux et se convaincre que le soft power russe ne passera pas (encore) par la robotique.


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Une entrée en scène catastrophique

Une fois apparu sur scène, il est aisé de se rendre compte qu’AIDOL affiche au moins 20 ans de retard : il se déplace raide comme un piquet, et ses mouvements sont saccadés, comme quelqu’un qui reviendrait d’une soirée festive un peu longue. Il tente de marcher, s’arrête un instant, et tente un salut maladroit de la main droite. Le geste de trop, qui semble l’avoir emporté directement par terre, où il s’est avachi de tout son poids.

Même les personnes qui l’accompagnaient derrière n’avaient pas l’air sûres de leur coup et se sont jetées sur lui pour le ramasser alors qu’il convulsait péniblement. Pendant qu’ils le traînaient pour le rapporter en coulisses, on voit qu’AIDOL a perdu quelques plumes dans sa chute : quelques-unes de ses pièces sont restées éparpillées au sol.

Très rapidement et maladroitement, un troisième homme surgit pour cacher AIDOL avec un drap noir, complètement déformé par sa cascade involontaire. Il fallait bien sauver ce qui lui restait de dignité, mais le drap lui-même ne voulait pas se déplier correctement.

Isaac Newton : le pire ennemi d’ADOL

Dans tous les cas le mal est fait : ADOL n’est absolument pas au point, bien qu’il soit assez « avancé » technologiquement sur certains aspects. Un système de dialogue embarqué, une reconnaissance émotionnelle hors-ligne et un visage animé par 19 servomoteurs capables de produire « douze émotions de base et des centaines de micro-expressions ». Théoriquement, il peut se déplacer jusqu’à 6 km/h et aurait une autonomie de six heures, permise par une batterie de 48 volts.

Conçu pour aider les travailleurs dans plusieurs domaines (logistique, usines, banques, aéroports), il faudra d’abord qu’il arrive à tenir sur ses jambes plus de quelques secondes. Le patron d’AIDOL, Vladimir Vitukhin, a tenté de rester philosophe, déclarant à l’agence de presse Tass : « J’espère que nous pourrons tirer quelque chose de cette erreur ».

Un optimisme louable, même si pour l’instant, la seule leçon évidente qu’il est possible de tirer de cette démonstration est que la Russie est à des années-lumière de ce qui se fait en robotique moderne. Vivement la deuxième version, que l’on puisse voir si AIDOL pourra saluer le public sans se manger violemment la moquette. Pour conclure sur une note moins moqueuse, le simple fait de faire tenir un robot sur deux jambes est déjà un défi technique considérable en robotique, nécessitant des années de R&D, et il serait injuste d’oublier que la Russie est encore très jeune dans ce secteur. Le pays en est encore à ses premiers pas, comme AIDOL, finalement.

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