Saint-Quentin – SLUC

Ce samedi, 18h

Il a hésité et a mis quelques minutes a finalement nous retrouver pour cette interview après l’entraînement, mardi matin. Mais l’attente en valait la peine. Phlandrous Fleming est du genre jovial, solaire, drôle. Mais après quelques chambrages avec ses coéquipiers nancéiens, c’est paradoxalement avec timidité qu’il s’est livré.

Lui qu’on entend rire fort, parler avec tout le monde, balancer quelques noms d’oiseaux en anglais à tout va. L’homme de 26 ans s’est transformé lorsqu’on a évoqué sa récente exclusion du parquet, vendredi dernier, face à Cholet après une deuxième faute technique. « Je ne vais pas mentir, ce n’est pas la première fois que ça m’arrive d’être exclu, en revanche, cette fois-ci était vraiment injuste. J’étais tellement énervé, qu’en rentrant aux vestiaires j’ai cassé ma gourde, je l’ai explosée de colère. Je me sentais vraiment dans la position où j’abandonnais mon équipe. On était dans si un bon rythme, je ne voulais pas que ça les impacte. »

Et ce ne fut pas le cas (victoire 91-87) même si l’Américain a vécu les dernières minutes de la rencontre, seul. « J’ai regardé la fin sur mon téléphone, j’écoutais pendant que je prenais ma douche, sourit-il enfin. Et dès que j’ai entendu le coup de sifflet final, je suis allé sur le parquet, les fans m’ont accueilli avec une telle énergie. J’étais heureux de retrouver mes coéquipiers à ce moment-là. »

Bonn, une place à part

Entouré et adulé par ses pairs, Phlandrous Fleming revenait avec une telle rage qu’il a eu l’honneur de célébrer cette victoire à la grosse caisse, devant un Gentilly en feu. Et il le méritait. Lui, le joueur acharné qui nous montre chaque week-end que la défense est son vrai point fort. « C’est la chose que je préfère dans le basket, pointe-il. J’ai grandi avec l’idée que la défense permettrait toujours à l’équipe de gagner. J’ai toujours été catalogué comme un joueur défensif et j’adore ça. »

Il l’a prouvé, face à Limoges, le 18 octobre dernier , d’ailleurs face à un joueur qu’il respecte au plus haut point. « Frank Mason a tellement apporté à la communauté basket aux États-Unis, j’ai regardé ses matchs en NBA. Avoir la mission de défendre sur lui, c’était une chance et je voulais montrer que j’étais capable de défendre sur un joueur comme ça. » Mission accomplie !

Des missions jusque-là, celui qui a « le basket qui coule dans ses veines depuis ses 5 ans » en a réussi un paquet. En plus d’avoir réussi à toujours s’intégrer à merveille dans un collectif, il a toujours su saisir les occasions qui se présentaient à lui. Comme celle, l’année dernière, d’aller à Bonn, dans le championnat allemand, malgré une proposition de prolongation de la part du Portel, où il avait évolué en 2023-2024. « Bonn s’était qualifié pour la Champions League et je voulais voir ce que je valais aussi dans ce championnat. J’ai adoré mon expérience là-bas… J’aime Bonn. »

Il s’arrête et se laisse finalement aller à une merveilleuse preuve d’amour vis-à-vis du pays qui l’a accueilli l’année dernière. « C’est un endroit auquel je suis très attaché. Après notre match à Strasbourg, j’y suis retourné pour les voir jouer. Les gens là-bas sont incroyables et ils m’ont même appris à monter à cheval. Je sais, ça peut paraître fou, mais je suis vraiment tombé amoureux des chevaux depuis. C’était un magnifique environnement et j’en ai profité jusqu’au bout. » Sportivement, en revanche, Phlandrous Fleming a préféré revenir en France. « J’avais adoré jouer en France au Portel et je voulais me redonner une chance dans ce championnat. Je n’ai jamais voulu faire autre chose de ma vie. À vrai dire, je n’ai jamais vraiment rien tenté d’autre que le basket. » Et franchement, c’est tant mieux !