La fermeture du Dock des Suds le 31 mars 2025 et le départ de l’association Latinissimo, gestionnaire du lieu depuis 1998, avaient suscité l’émoi au printemps dernier. On se souvient de la création spontanée d’un collectif « Où va la nuit ? » qui témoignait de l’inquiétude du milieu festif et culturel marseillais.
Cette vive émotion, Euroméditerranée (qui mène le vaste chantier de rénovation urbaine au nord de la ville) l’avait entendue au point de s’engager à « continuer de faire vivre le site du Dock des Suds au service de la culture, de ses habitants, de sa jeunesse » comme il le stipulait dans un communiqué. En attendant de définir le projet définitif du site, il accueille depuis le 13 octobre 2025 et jusqu’à fin 2026, La Plateforme, une école des métiers du numérique et des nouvelles technologies.
Et le 29 novembre, le Dock des Suds vrombira à nouveau sous les assauts techno du collectif marseillais PH4 Records. D’autres soirées par des acteurs locaux sont déjà programmées : le Twerkistan s’empare du lieu du 12 au 14 décembre ; les Jardins suspendus y organisent le réveillon du 31 décembre. Ses deux espaces (anciennement la salle des sucres et le cabaret) sont concernés.
« L’occupation temporaire du Dock des Suds prévoit d’héberger le campus et de poursuivre des activités culturelles, confirme Cyril Zimmermann, cofondateur de La Plateforme. L’ambition est aussi d’offrir un cadre aux étudiants favorisant les engagements sociaux et culturels ».
La Plateforme rejoindra ensuite « le village apprenant » de 27 000 m², toujours en construction, chemin de Madrague-ville (15e), qui accueillera trois écoles (les Ateliers de l’image et du son, Tumo, école de création numérique gratuite pour les 12-18 ans, et La Plateforme), des résidences ainsi que l’antenne marseillaise de la Cinémathèque et un cinéma géré par William Benedetto, directeur de l’Alhambra.
La reprise d’activité du Dock des Suds sous le nom de Hangar à sucre pourrait un temps rassurer le milieu nocturne et électro marseillais, récemment éprouvé par la fermeture du Méta – Zone Libre, lieu alternatif du côté de Saint-Pierre tenu de manière clandestine par le Métaphore Collectif.