Pour les habitants des grandes villes, c’est parfois la double peine. Comme si la multiplication des vagues de chaleur du fait du changement climatique ne suffisait pas, les habitants des zones urbaines subissent un deuxième effet qui découle du premier : les îlots de chaleur.
Ces zones où la température est nettement plus élevée qu’en périphérie, en raison de la concentration de bâtiments, de l’activité humaine et la rareté des espaces verts. À l’aide de mesures de la température de l’air à 250 mètres du sol, Météo France a pu déterminer les tendances de chaleur dans 47 aires urbaines majeures du pays pour permettre de les visualiser à l’aide d’une carte interactive.
Cette carte propose une vision globale à échelle nationale ainsi que des cartes téléchargeables par grandes villes, définissant les zones les plus chaudes. À Paris, l’écart peut atteindre + 6,4 % par rapport aux zones environnantes tandis qu’à Grenoble on enregistre un écart de + 5,6 %.
Qu’est-ce que les îlots de chaleur urbains ?
Désignés également par le sigle ICU (Ilots de Chaleur Urbains), ils se manifestent par des températures nocturnes élevées en milieu urbain par rapport aux communes rurales environnantes. Cette mesure, exprimée en degrés, exprime des différentiels de température qui se situent généralement entre + 2 °C et + 6 °C. Ces fortes chaleurs nocturnes s’expriment communément entre 4 et 6 heures du matin.
Cette différence tient notamment à la manière dont nos villes sont construites : bitume, béton, matériaux sombres qui absorbent la chaleur la journée pour la dissiper la nuit. Ceci s’explique notamment par la présence de « canyons urbains » : la densité des bâtiments forme des passages où l’air circule difficilement et où la chaleur stagne.
Ce phénomène s’accentue avec l’activité humaine, les conséquences du réchauffement climatique mais aussi par la présence réduite de végétation.
Paris, Grenoble, Lille sont les communes les plus concernées
Parmi les communes surchauffées on retrouve sans surprise Paris (+ 6,4), suivie de la ville de Grenoble (+ 5,6), puis Lille (+ 4,9) et Clermont-Ferrand (+ 4,7).
Ces cartographies produites par Météo France viennent compléter le service Climadiag Chaleur déjà proposé aux collectivités locales pour simuler l’impact des politiques publiques sur la ville (ajout d’arbres, imperméabilisation des sols, matériaux réfléchissants sur les toits), permettant d’identifier les quartiers les plus sensibles et de parvenir à adapter les villes à ce phénomène de surchauffe urbaine.