Par
Cédric Nithard
Publié le
13 nov. 2025 à 20h00
; mis à jour le 13 nov. 2025 à 20h01
Ce jeudi 13 novembre, dix ans après les attentats perpétrés à Paris, la Ville de Montpellier a rendu hommage aux victimes. L’occasion également pour le maire Michaël Delafosse et le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch de rappeler la force de la France qui a suivi cette tragédie.
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Une centaine de personnes, dont de nombreux élus et les représentants des cultes chrétien, juif et musulman, ont participé ce jeudi en début d’après-midi devant le monument aux morts à Montpellier, à une cérémonie d’hommage aux 130 victimes et blessés des attentats du 13 novembre 2015. Si les événements tragiques se sont déroulés à Paris, « la France a reçu un coup en plein coeur », le préfet de l’Hérault a rappelé, au-delà de l’horreur, que « ces femmes et ces hommes venaient de plus de 50 villes de France ».
Le ton solennel, François-Xavier Lauch observe : « Ce soir là, c’est notre conviction la plus intime qui a été violée, celle de pouvoir vivre libre, sans crainte » et juge que « ce soir là, la part restante de notre insouciance s’est éteinte. Notre foi en la paix a vacillé » en mettant en parallèle : « Ce fut un basculement du même ordre que le 11 septembre 2001 aux États-Unis ». Rappelant Charlie Hebdo, l’HyperCasher ou encore Nice, où il était présent, le préfet pointe : « Ces attentats, froidement orchestrés depuis l’étranger, visaient ce que nous sommes, un peuple libre, debout, vivant et fraternel, ciblant le coeur de la nation pour que la peur fige notre respiration et que la discorde s’insinue dans nos veines. Mais la France n’a pas cédé, elle a réagi et d’un seul mouvement les forces vives de la République se sont levées ».

François-Xavier Lauch, Préfet de l’Hérault. (©CN / Métropolitain)Vidéos : en ce moment sur Actu
Pour autant, François-Xavier Lauch met en avant : « Dans ces épreuves est née une force nouvelle : la conscience lucide de ce que nous sommes, de ce que nous devons protéger, de ce contre quoi nous devons lutter. Ils ont voulu semer la peur mais nous n’avons pas perdu nos valeurs : liberté, égalité, fraternité et laïcité » et souligne avec force : « Un corps vivant se défend, apprend, s’adapte et se renforce. Si les cicatrices demeurent, elles disent notre force, notre fidélité, notre mémoire. Elles nous rappellent que la vigilance est la condition de la liberté, que l’unité demeure notre meilleure défense, que la mémoire est notre meilleure protection contre la contagion de l’oubli ». Avec la volonté de ne pas céder la victoire face à l’obscurantisme, le préfet affirme : « Le 13 novembre des terroristes ont voulu semer la peur, nous avons répondu par la fraternité. Ils ont voulu faire taire le coeur de la nation mais en réalité ils l’ont fait battre plus fort, ferme et fidèle au rythme de la République ».
« Attaqué par le fanatisme islamique »
« Notre pays était frappé dans sa chair » a appuyé Michaël Delafosse qui a évoqué le souvenir de Hugo Sarrade, étudiant montpelliérain tué au Bataclan, et a par ailleurs tenu à déposer une gerbe en compagne d’un ami, habitant à Pérols, d’une autre victime. « Les attentats du 13 novembre nous ont touchés dans notre identité de peuple. Il est l’un des rares moments dans l’histoire où nous nous souvenons tous de où nous étions au moment où le président de la République s’est exprimé à la nation » souligne-t-il en pointant : « Nous sentions que ce nous étions était attaqué par le fanatisme islamique dans une barbarie sans nom voulant détruire ce nous étions : une salle de concert symbole de la liberté d’expression, une terrasse de café symbole d’un mode de vie et un stade où la ferveur s’exprimait ».
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Le maire de Montpellier a exprimé sa gratitude « aux forces de sécurité intérieure » et « aux soignants qui ont opéré à de la médecine de guerre » et a salué « la réaction de notre pays et de notre ville, cette envie irrésistible d’être ensemble, cette envie que notre pays tienne bon sur ce qu’il est. Mille gestes furent accomplis pour dire que nous voulions tenir. Nous avons tenu dix ans après ». Associant les élus et représentants des cultes dans cette hommage, Michaël Delafosse a insisté : « Tous ici confondus nous distinguons bien ce qu’est le fanatisme islamique de ce qu’est le droit de tout à chacun de croire ou ne pas croire car ainsi est la déclaration des droits de l’homme, ainsi sont les principes fondamentaux de notre Constitution ».
« Ensemble parce que nous sommes la France »
Une cérémonie voulue pour « se souvenir des victimes et soutenir l’autorité judiciaire, les forces de sécurité intérieure qui chaque jour luttent contre les loups solitaires et groupes organisés d’une menace qui existe ». Si certains s’interrogent sur ce qu’il reste dix ans après les attentats, l’édile observe : « Nous sommes là, debout » et loue « la mission des professeurs de transmission des valeurs de la République s’efforçant à chaque instant de protéger la jeunesse de ces fléaux qui nous menacent « . Dans ce « jour triste », avec la volonté de se tenir aux côtés de victimes, Michaël Delafosse lança « nous sommes ensemble parce que nous sommes la France ». Une cérémonie conclue par les dépôts de gerbes et une Marseillaise.
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