Le président ukrainien avait précédemment appelé la Géorgie à envoyer Mikheïl Saakachvili en Ukraine pour y être soigné, une demande qui a été rejetée par les autorités géorgiennes.
L’ancien président géorgien emprisonné Mikheïl Saakachvili, qui possède aussi la nationalité ukrainienne, a demandé jeudi au président ukrainien Volodymyr Zelensky de l’inclure dans un échange de prisonniers avec la Russie. L’ancien dirigeant pro-occidental de la Géorgie, en fonction entre 2004 et 2013, a obtenu un passeport ukrainien en 2015, alors qu’il occupait le poste de gouverneur de la région d’Odessa pendant environ un an et demi.
Mikheïl Saakachvili a demandé à Volodymyr Zelensky de l’inclure «dans la liste des prisonniers civils de cette guerre, avec les conséquences juridiques correspondantes», affirmant qu’il était «illégalement détenu par le régime prorusse en Géorgie», dans un message publié sur Facebook.
«Accusé de sabotage»
La semaine dernière, le parquet a inculpé Mikheïl Saakachvili de tentative de coup d’État, une accusation qui pourrait prolonger son séjour derrière les barreaux. Dans son message, l’ex-président géorgien a déclaré qu’il était «accusé de sabotage en faveur d’un État étranger hostile» dans le cadre de cette nouvelle inculpation, ajoutant que le dossier mentionnait Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien avait précédemment appelé la Géorgie à envoyer Mikheïl Saakachvili en Ukraine pour y être soigné, une demande qui a été rejetée par les autorités géorgiennes.
Mercredi, Mikheïl Saakachvili, 57 ans, a été transféré d’une clinique privée vers une prison pour continuer à purger sa peine, qu’il a dénoncée comme étant motivée par des raisons politiques. Auparavant, il avait été détenu pendant trois ans à la clinique Vivamedi de Tbilissi, où il était soigné après une grève de la faim de 50 jours. Mikheïl Saakachvili, qui avait mené la révolution pacifique des Roses en 2003 et a dirigé la Géorgie pendant la guerre de 2008 avec la Russie, a été arrêté en octobre 2021 peu après son retour d’exil en Ukraine. Les relations entre Kiev et Tbilissi sont restées tièdes à son propos, et la Géorgie a adopté une position prudente sur la guerre et n’a pas rejoint la coalition occidentale soutenant l’Ukraine.