Publié le
14 nov. 2025 à 0h57
C’est un étrange ballet, remarqué depuis quelques jours par les promeneurs et les riverains, à Saint-Pierre-lès-Elbeuf (Seine-Maritime). Un drôle de mélange d’outils de jardiniers professionnels et de combinaisons blanches dignes de la police scientifique. Depuis le lundi 3 novembre 2025, il n’en faut pas moins pour mener un chantier d’envergure : entretenir une grande portion des berges de l’Oison qui était un petit peu laissée à l’abandon, à un endroit où le sous-sol est pollué par de l’amiante.
De l’amiante dans le sous-sol
Pour expliquer cette pollution bien connue, il faut remonter dans le temps, jusqu’à la période où la Société normande d’amiante manufacturé (SNAM) était encore en activité, juste à côté. « Jusqu’en 1977, elle a rejeté des eaux polluées par l’amiante dans l’Oison », présente Alexandre Huguet, coordinateur environnement à la Métropole, qui chapeaute ce chantier de nettoyage.
Mais c’est en 2005, en s’attaquant à l’aménagement des berges du cours d’eau, que la municipalité de l’époque découvre cette pollution qui s’est installée dans le sous-sol, à environ 15 centimètres de profondeur. Impossible, à ce moment-là, de trouver le financement pour une dépollution. Alors la décision a été prise de simplement fermer cette portion au public, entre les rues Galbois et Marie-Samson.
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Ensuite, à partir de 2015, c’est l’entretien des berges qui n’est plus assuré. Et en dix ans, la nature a largement eu le temps de reprendre ses aises. Pendant trois semaines, du 3 au 24 novembre, des ouvriers s’attaquent donc au débroussaillage et à l’abattage sanitaire de certains arbres, sur 370 m des bords de l’Oison.
En combinaisons étanches, les ouvriers débroussaillent des berges laissées sans entretien pendant 10 ans. ©Aurélien Delavaud
« Ça va permettre d’avoir plus de lumière pour les riverains et un meilleur écoulement de l’eau de la rivière », résume Nadia Mezrar, la maire de la commune.
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Plus d’un million d’euros pour dépolluer
Pour l’élue, ce grand nettoyage peut être la première étape pour reprendre possession de ces berges, qui pourraient prolonger les chemins piétonniers qui traversent déjà une bonne partie de la commune. Mais pour cela, il faudra de gros investissements.
La Métropole nous a accordé un crédit d’études, mais pour le désamiantage il faudra compter plus d’un million d’euros. Pour moi, c’est un vrai projet de territoire, car l’Oison arrive de l’Eure et se jette dans la Seine. C’est un enjeu sanitaire.
Nadia Mezrar, maire de Saint-Pierre-lès-Elbeuf
Une fois le chantier d’entretien terminé, en attendant une éventuelle suite, il restera à s’assurer que le site reste bien inaccessible au public. Maintenant, ce ne sont plus les branches et les ronciers qui en barreront l’accès.
À la place, de nouvelles barrières seront installées et des panneaux signalétiques viendront expliquer pourquoi les berges doivent rester interdites à tous.
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