Par
Laurène Fertin
Publié le
13 nov. 2025 à 16h16
La mesure a été validée en conseil municipal, mercredi 12 novembre 2025. Près de Rennes, dans la commune de Cesson-Sévigné, les policiers municipaux pourront, à distance, verbaliser les usagers de la route commettant des infractions. En effet, alors que le Centre de surveillance urbain (CSU) tend à s’achever d’ici à la fin de l’année, au sein de l’Hôtel des polices, les 67 caméras de vidéosurveillance pourront être visionnées en temps réel par deux agents assermentés. La marche de la vidéoverbalisation est enclenchée.
De quoi parle-t-on vraiment ?
Non-port de la ceinture de sécurité, usage du téléphone tenu en main, circulation sur des voies réservées (voie de bus, voie verte, aire piétonne…), non-respect de la priorité de passage à l’égard du passage piéton, chevauchement et franchissement des lignes continues… La liste des infractions relevées par vidéoverbalisation est longue et regroupée dans l’article R.121-6 du code de la route. Les infractions relatives au stationnement seront également prises en compte.
Concrètement, un agent visionnera les images en temps réel, s’il ou elle constate une infraction ou un manquement à la réglementation, la personne en faute pourra être sanctionnée, comme l’indiquait Le Télégramme.
Dans la commune de Cesson, « les entrées en zone de vidéoverbalisation seront matérialisées par l’apposition de panneaux rappelant le contrôle exercé à distance par les agents de police municipale », indique le compte rendu du conseil municipal.
Les images, quant à elles, seront sauvegardées dans un délai qui ne peut excéder 30 jours, comme le précise la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Au-delà, « un écrasement automatique des données » sera effectué, note le compte rendu.
Une amende chez vous
Si vous avez commis une infraction au code de la route, un procès-verbal électronique sera dressé, associant les caractéristiques de l’infraction ainsi que les extraits d’images.
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Ces données seront ensuite télétransmises à l’ANTAI (Agence nationale de traitement automatisé des infractions), qui procédera à l’identification du titulaire du certificat d’immatriculation du véhicule et enverra, par courrier, l’avis de contravention à votre domicile.
Il vous sera possible de contester, comme n’importe quelle amende : les instructions seront précisées sur l’avis de contravention.
Lutter contre « l’insécurité et le sentiment d’insécurité »
Toutefois, à Cesson-Sévigné, si la mesure a été votée et validée en conseil municipal, celle-ci n’est pas encore effective : le CSU doit en effet achever ses travaux, d’ici à la fin de l’année 2025.
Selon le maire de la commune, Jean-Pierre Savignac, la vidéoprotection et la vidéoverbalisation font partie « d’une stratégie globale » : « la construction de l’Hôtel des polices, l’augmentation des effectifs de police municipale, [les] échanges réguliers avec le ministère pour renforcer les effectifs de police nationale et maintenant le déploiement de la vidéoverbalisation » permettent de lutter « efficacement » contre « l’insécurité et le sentiment d’insécurité ». Toujours selon la Ville, les faits de cambriolages se sont accentués.
Pour autant, l’édile ne croit pas au « tout vidéoprotection » et estime, au contraire, que « les policiers doivent être au contact des habitants ».
Une mesure étendue ?
Pour autant, et avant que la vidéoverbalisation ne s’applique réellement, la municipalité prévoit de l’étendre aux dépôts sauvages d’ordures – y compris autour des points d’apports volontaires, que l’on trouve désormais un peu partout en ville.
De la même façon, les images captées par vidéosurveillance et visionnées par les agents assermentés pourront être utilisées à des fins d’une enquête. Et de verbaliser, a posteriori, celui ou celle qui n’a pas respecté la loi.
Et si la commune détient désormais 67 caméras de vidéosurveillance pour 11 250 habitants (au 1ᵉʳ janvier 2024), l’équipe municipale souhaite en acquérir « plus d’une centaine ». « La Ville grandit et il faut être en mesure de préparer l’avenir », indique-t-on à la rédaction d’actu Rennes.
Les caméras, déjà installées aux entrées et sorties de la commune, mais aussi au métro ViaSilva, seront positionnées « dans tous les quartiers » de la commune. Pour rappel, le coût d’une caméra se situe entre 10 000 et 15 000 euros.
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