C’est un épais dossier qui aura nécessité deux années de travail. Un truc bien indigeste comme nos collectivités publiques savent si bien le faire quand il s’agit de lancer un appel d’offres. Aussi fastidieux soit-il, ce nouveau contrat établi entre Rennes métropole et la société Keolis est pourtant d’une importance capitale pour l’avenir de tous ceux qui marchent, courent, conduisent, pédalent ou montent dans un bus de la plus grande agglomération bretonne.

Ce jeudi, les élus de Rennes métropole ont renouvelé la confiance à Keolis pour la délégation de service public d’exploitation du réseau Star. Un contrat de sept ans qui engage le délégataire et la métropole à réaliser des investissements importants pour améliorer l’offre de transports en commun. Petit résumé en quatre points.

Pourquoi Rennes a choisi Keolis ?

En France, seules trois entreprises (Transdev, RATP Dev et Keolis) peuvent répondre à de telles offres. La RATP Dev, qui a raflé plusieurs gros marchés, s’est bien montrée intéressée mais elle n’a pas déposé de candidature. Déjà aux commandes du réseau Star depuis 1999, Keolis était donc seule en lice. L’opérateur privé a cependant dû se montrer à la hauteur des objectifs fixés par la métropole pour poursuivre sa mission à Rennes. « Le Star est dans le top 3 des réseaux français en 2025. On devrait atteindre les 110 millions de voyages cette année. Mais notre sujet, c’est de faire mieux », explique Matthieu Theurier, vice-président délégué aux transports.

L’ambition est affichée : atteindre les 130 millions de voyages d’ici sept ans. Un challenge que Keolis a accepté de relever. En contenant son prix tout en proposant des réelles améliorations notamment sur le déploiement de bus plus nombreux vers la première et la deuxième couronnes, l’opérateur a répondu présent.

Combien cela va coûter ?

Cette nouvelle DSP, c’est « un petit sujet à 1,3 milliard d’euros », comme l’a souligné Matthieu Theurier avec un sourire en coin. Un budget équivalent à l’investissement de la ligne B du métro qui doit permettre d’améliorer le quotidien des usagers pendant ces sept prochaines années. Si la note globale peut sembler salée, elle reste contenue. « Cela correspond à une augmentation de 7 % des coûts. Mais avec la hausse du nombre de voyageurs, le déficit d’exploitation n’excédera pas les 2 % », assure l’élu écologiste. Keolis devra également assumer certains investissements, notamment 60 millions d’euros visant à acheter de nouveaux bus au gaz reliant les communes de la première et deuxième couronnes.

A quand les trambus ?

D’ici 2032, les quatre lignes de trambus encore en projet auront été mises en service, permettant de transporter 90.000 passagers par jour, soit l’équivalent de la ligne B. Les travaux doivent démarrer d’ici la fin de l’année pour la ligne T2, qui circulera sur l’axe est-ouest, de la route de Lorient à Cesson-Sévigné. Ces arrivées permettront de redéployer les bus circulant sur les mêmes tracés vers d’autres destinations. Vingt-quatre nouveaux bus articulés seront également achetés d’ici 2032 pour déployer 1,2 million de kilomètres de bus supplémentaires en sept ans à destination des communes les plus proches de Rennes.

La ligne 2 du trambus de Rennes passera au pied du Roazhon Park et poursuivra son chemin sur la route de Lorient sur une voie dédiée aux transports en commun.La ligne 2 du trambus de Rennes passera au pied du Roazhon Park et poursuivra son chemin sur la route de Lorient sur une voie dédiée aux transports en commun. - Rennes ville et métropole/Artefacto

Côté métro, le grand changement sera surtout visible tôt les week-ends. Dès septembre 2026, le trafic démarrera à 6 heures du matin les samedis et dimanches, contre 7h15 actuellement. Sept nouvelles rames seront ajoutées à la ligne A d’ici 2028. Quant à la ligne B, ses rames seront réaménagées pour offrir plus de places debout, notamment aux heures de pointe.

Le nouveau contrat prévoit également un développement des moyens alloués au service Handistar (+ 12 %) pour répondre à la hausse de la demande.

Quel engagement pour la sécurité ?

Au-delà de la seule offre de transport, la métropole a également insisté pour renforcer la sécurité sur son réseau. « Le nombre de faits de délinquance par voyageur reste très bas et n’augmente pas. Mais on a affaire à des faits plus graves et qui touchent de plus en plus le personnel. C’est inadmissible », commente Matthieu Theurier.

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Les équipes d’agents de sécurité officiant en soirée seront augmentées de 15 % pour porter les effectifs à 34 agents. Le nombre d’agents de contrôle chargés de la lutte contre la fraude sera également augmenté pour passer de 77 à 88. La métropole va également développer les équipes d’Amistar qui sont chargés de la prévention et de la médiation dans les transports en commun.