Il aura donc fallu le geste désespéré d’un étudiant ciblé par des propos racistes d’un professeur pour mettre un terme à une forme d’omerta qui régnait à l’université de Rouen-Normandie (URN). Le 12 mars, un étudiant de 29 ans d’origine africaine, a tenté de mettre fin à ses jours en se jetant d’une passerelle surplombant le hall du campus Pasteur de l’URN. Souffrant de multiples fractures, il est en convalescence. Mais cet événement, pour lequel une enquête judiciaire est en cours, a provoqué une onde de choc parmi les étudiants, les personnels et les enseignants.
Au lendemain du drame, alors que la direction de l’université se contente d’un communiqué laconique, la stupeur se mue en vive colère quand les syndicats étudiants ainsi que la CGT et la FSU font le lien entre cette tentative de suicide et la publication, l’avant-veille, dans Paris Normandie d’un droit de réponse, très insultant pour l’étudiant en question, signé de Pierre-Antoine Sprimont, professeur à l’Institut d’administration des entreprises (IAE) au sein de l’URN. Alors même que ce dernier n’avait pas répondu aux sollicitations des journalistes, en amont de leur révélation de la sanction administrative dont il a écopé pour avoir proféré en 2024 des propos injurieux et racistes visant, notamment, l’étudiant qui a attenté à ses jours.
Des contrôles renforcés
« C’est incroyable que nous apprenions cette sanction par la presse », s’insurge Raphaël Delage, de l’Unef-RS Rouen. Selon lui, la présidence de l’université a souhaité « étouffer l’affaire » et…