Publié le
14 nov. 2025 à 8h08
Cannabis, crèmes nocives, jouets potentiellement dangereux achetés en ligne : dans un entrepôt à Lesquin, près de Lille (Nord), une douzaine de douaniers traquent au petit matin les colis illicites, alors que l’État veut serrer la vis sur les produits issus du e-commerce.
Vaste contrôle de colis à Lesquin
Placés autour des tapis roulants d’un centre du géant de la logistique DHL sur lesquels défilent des colis de toutes tailles, les douaniers et agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ouvrent et analysent des dizaines de paquets estimés douteux.
Leur mission est de sécuriser « la frontière du numérique, créée par le e-commerce », traversée « chaque année en France par 800 millions de petits colis », détaille Thibault Schneider, chef divisionnaire des douanes de Lille.
Pour ce faire, des contrôles aléatoires sont menés « presque quotidiennement », depuis l’arrivée des paquets importés jusqu’à la livraison pour « s’assurer qu’ils ne contiennent pas de produits prohibés », explique-t-il. « Il faut, pour les consommateurs, avoir en tête que les paquets sont contrôlés », même après des achats en ligne, souligne Clément Méric, sous-préfet du Nord, présent lors de l’opération mercredi 12 novembre 2025.
Le gouvernement a demandé « d’accentuer les contrôles » à la suite des récentes controverses liées à des produits illégaux commercialisés sur la plateforme Shein, rappelle le sous-préfet.
« Jeu du chat et de la souris »
Mercredi à Lesquin, plusieurs objets dont un jouet ont été estimés non conformes par la DGCCRF, faute de notice. Du cannabis a aussi été découvert dans une boîte en carton par un chien de détection.
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Le but est d’éviter que des « produits dangereux » issus notamment du commerce en ligne, avec « parfois des marquages ou des allégations publicitaires qui sont infondées » puissent arriver entre les mains des consommateurs, développe Marie-Gabrielle Nicolaizeau, directrice adjointe de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).
« C’est un jeu du chat et de la souris pour trouver les produits illégaux », estime Thibault Schneider.
Mercredi s’est également déroulée une fouille de colis sur une plateforme logistique à Calais, dont la majorité proviennent du Royaume-Uni. Une dizaine de colis non conformes ont été saisis, dont des cosmétiques venant de Chine et des Etats-Unis et des huiles essentielles d’Inde, a constaté un correspondant de l’AFP.
Ces contrôles « s’inscrivent dans la continuité des grands contrôles menés depuis le début du mois, notamment à Roissy-Charles-de-Gaulle » où une vaste opération de contrôle de colis Shein a été menée la semaine dernière, a expliqué Agathe Cury, sous-préfète de Calais.
Le but est de « s’assurer que la France ne soit pas un far-west du numérique« , a-t-elle ajouté.
En 2025, les services douaniers ont réalisé « 1 700 saisies dans les Hauts-de-France pour une valeur marchande de 20 millions d’euros de produits illicites« , selon Franck Lacroix, directeur régional des douanes à Lille.
Dans les Hauts-de-France, « 19 000 articles de contrefaçon, 200 kg de stupéfiants et 110 kg de tabac » ont été saisis cette année dans des colis, relate Franck Lacroix. « Cela augmente chaque année ».
Avec AFP
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