Pour la venue de Niort, l’attaquant normand retrouve son club formateur, où il a débuté en seniors à 18 ans.

Arrivé à Rouen en 2024, Nicolas Nieto a su s’imposer comme un centre combatif et agressif. Très utilisé par Sébastien Tillous Borde la saison dernière, il l’est tout autant par le duo Nyanga-Sola cette année et se place comme une valeur sûre. Son parcours est étonnant, fait de choix que certains auraient repoussés. Un homme d’aventure et de défi. Formé à Niort, titulaire en Fédérale 1 à l’époque, il impressionne par sa maturité. Il est le modèle de son jeune frère Raphaël, qui évolue toujours au NRC.

Mais Nicolas a fait d’autres choix, dont celui de suivre, en 2018, sa femme, joueuse professionnelle elle aussi, dans son aventure aux Harlequins. Deux années à Londres puis l’appel des origines, la première division espagnole avec Santander (Independiente RC). Le jeune centre s’y éclate, jusqu’à taper dans l’œil des sélectionneurs nationaux. Il joue alors pour le XV d’Espagne, rejoint par son frère, mais rêve surtout de 7. L’été dernier, il affirme son choix et annonce qu’il choisit le 7 avec, au loin, comme un Graal, Los Angeles et les JO 2028.

Quant à son frère, lui reste fidèle à la sélection quinziste. Une nouvelle séparation. « C’est dommage. Je ne verrais pas Raph ce week-end car il a été convoqué avec l’Espagne. Cela aurait ajouté de la saveur car c’est vrai que aujourd’hui, je ne connais plus grand monde à Niort. Le club est sur une dynamique de montée et fait un très bon championnat. J’ai prévenu mes coéquipiers que ça n’allait pas être simple du tout », confie Nicolas Nieto.

Et pourtant, le RNR a besoin de se ressaisir. Très loin de son standing annoncé, les Normands peinent à trouver la bonne formule et sont encore en construction avec de nombreuses rotations. « Moi, j’ai confiance, affirme l’intéressé. Le groupe vit bien, on a de la qualité et on tombe souvent pas loin au score. On manque juste de justesse dans la zone de marque et nous sommes trop souvent pénalisés. Moi j’ai un jeu qui m’a déjà coûté des sanctions (carton jaune face à Bourgoin notamment; N.D.L.R.) mais je corrige, je travaille. Je ne veux pas perdre ce qui est un atout, mon agressivité, mais je peux progresser en maîtrise et en précision. »

Un avenir sans nuages

Sous contrat jusqu’en juin 2026, le trentenaire n’est pas entré en discussion avec le staff pour une prolongation et veut avant tout être eu rendez-vous du prochain match. « J’ai toujours été comme ça. Je ne fais pas de plan sur la comète, je vise le match d’après. J’attends mon deuxième enfant, ça c’est un objectif de vie. Le rugby, on sait que c’est éphémère, donc il faut profiter sans s’alourdir la tête. »

Face à des Niortais en confiance, qui sont sur une dynamique de montée, mêlant structure d’avants et dynamisme du jeu arrière, Rouen, s’il n’impose pas de rythme, pourrait s’en mordre les doigts (encore) « La ville de Niort a changé. Je suis allé les voir jouer en phase finale l’an passé et les commerçants sont derrière le club. La structuration, les équipements sont bien agencés, la Mairie a beaucoup fait. Niort devient un modèle à suivre et bénéficie du bassin de La Rochelle ou de Soyaux-Angoulême pour avoir de bons joueurs » conclut le numéro 13 rouennais.