En plein dimanche de Pâques, un restaurant pris d’assaut et un guet-apens sur la quatre voies Brest-Rennes ! L’information mettant en scène les ultras du Stade Brestois a fait le tour de la France en ce début de semaine. Le premier incident s’est produit à l’heure du déjeuner. Une horde d’une soixantaine d’assaillants encagoulés et armés de battes de base-ball et de fer a fait irruption dans un restaurant de bord de mer, à Brest, et attaqué un groupe d’une quarantaine d’ultras, supporters du Stade Brestois, déjeunant en famille, quelques heures avant le match Brest-Lens (trois blessés). En représailles, quelques heures plus tard, une cinquantaine de leurs camarades, encagoulés et armés de battes de base-ball à leur tour, bloquaient la quatre voies dans le sens Brest-Morlaix et tentaient d’intercepter les véhicules de supporters lensois. « Les conducteurs pris dans la nasse ont fait preuve d’un sang-froid qui a permis d’éviter que de nombreux ultras brestois présents sur la chaussée ne soient fauchés », rapporte une source policière. L’intervention rapide de policiers et de gendarmes a permis d’éviter « le pire » ce soir-là.
Un autre drame évité le même soir
Jusqu’ici non révélé, un autre drame a bien failli se produire presque au même moment, avec une partie des mêmes protagonistes brestois. Selon nos informations, avant d’envahir la quatre voies, plusieurs ultras brestois sont allés garer leurs véhicules… dans un campement de gens du voyage. Quand les ultras sont descendus de leurs voitures, encagoulés et munis de leurs armes, les gens du voyage ont pensé à une attaque et ont réagi en mode défensif. Fusil de chasse à la main, pour certains. Le face-à-face très tendu qui a suivi n’a « miraculeusement pas dégénéré », selon nos sources.
Nombreuses vidéos
La liste est longue des « incidents » attribués aux supporters ultras brestois, les Celtic Ultras, depuis le début de la saison. A minima, « plusieurs dizaines » ont été recensées. « Un cap a très largement été franchi le week-end dernier. Les autorités ne laisseront pas passer. Elles vont taper très fort », commente une source bien informée. Selon nos informations, le parquet de Brest a saisi la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex PJ). Des « moyens conséquents » sont mobilisés pour identifier les auteurs lensois et brestois du double guet-apens. De nombreuses vidéos et des données de téléphonie sont notamment en cours d’exploitation.
Ultragauche contre ultradroite ?
Jusqu’à présent, le motif de ces déferlements inédits de violences reste inconnu. Plusieurs sources évoquent même des « échanges cordiaux » entre les deux camps d’ultras, les Celtic Ultras brestois et les Red Tigers lensois, dans la matinée du dimanche. « C’était style : quel coin vous nous conseillez pour un barbecue ? », assure l’une d’elles.
Les ultras brestois attaqués dimanche midi seraient, selon nos informations, membres d’une branche récente et proche des Celtic Ultras dénommée « Section Ouest », marquée à l’extrême droite. Les Red Tigers lensois seraient, eux, estampillés « ultragauche ». En fallait-il davantage pour déclencher l’affrontement ? L’hypothèse n’est, à ce stade, pas confirmée.
Du côté des Celtic Ultras, le silence règne aussi. Il se murmure que nombre d’entre eux auraient mis leur réveil à 6 h du matin, lundi, persuadés de l’imminence d’un coup de filet policier. Manifestement, le compte à rebours n’est pas terminé.