À cela s’ajoutent les emprunts pour les fonds spéciaux liés à la modernisation des infrastructures, à la neutralité climatique et au renforcement de l’armée allemande face à la menace russe, portant la dette totale à plus de 170 milliards d’euros, un niveau inédit depuis la pandémie de Covid-19.

Un budget tourné vers la relance économique

Le chancelier allemand Friedrich Merz a fait de la relance de la première économie européenne une priorité, après deux années de récession et une quasi-stagnation attendue en 2025. Pour cela, les règles strictes qui freinent le recours à la dette, inscrites dans la constitution, ont été assouplies pour permettre de lâcher la bride sur la dépense publique.

Des critiques sont venues vendredi de l’opposition, dénonçant le recours à l’emprunt pour stimuler l’économie à court terme alors que les réformes structurelles nécessaires ne sont pas mises en œuvre.

Le parti d’extrême droite allemand AfD, première formation dans l’opposition, a accusé le gouvernement de contracter des « dettes gigantesques », selon le député Michael Espendiller. Avec le nouveau budget, « presque un euro sur trois sera financé par l’endettement », a-t-il souligné.

Les partis de la coalition formée entre conservateurs de la CDU / CSU et sociaux-démocrates du SPD « n’ont aucun plan pour l’avenir », a déclaré à l’AFP Sebastian Schäfer, député des Verts, porte-parole sur le budget.

Mercredi, les cinq sages économiques conseillant le gouvernement ont souligné qu’une partie du fonds dédié aux infrastructures et au climat serait utilisée pour financer des dépenses courantes de l’État, au détriment d’investissements à long terme, limitant ainsi l’effet positif attendu pour la croissance.