- La ville de Paris a annoncé vendredi un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles.
- Un poste de Défenseur des enfants sera spécialement créé et la formation des animateurs renforcée.
- Le secteur est actuellement secoué par une série d’enquêtes pour soupçons d’agressions sexuelles.
Face au scandale des agressions sexuelles dans les écoles, la ville de Paris réagit en présentant un plan. Présenté la semaine prochaine en Conseil de Paris, il vise à « accompagner la libération de la parole » et à « mieux repérer » les violences à l’encontre des enfants, explique la mairie dans un communiqué ce vendredi 14 novembre.
Défenseur, commission, formation
Principale mesure : la nomination d’un ancien magistrat comme Défenseur des enfants de la ville de Paris, que les enfants, leurs parents et représentants légaux pourront saisir.
Une commission collégiale d’instruction des signalements veillera en outre à la mise en œuvre des actions, comme la suspension « immédiate » de l’agent mis en cause, le déclenchement d’une enquête administrative, le dépôt d’une plainte de la ville, la saisine du procureur de la République via l’article 40…
Une formation obligatoire de deux jours est aussi prévue avant la prise de poste de chaque animateur vacataire, dont la réussite conditionne l’envoi sur le terrain.
Une série d’enquêtes pour soupçons de faits à caractère sexuel
Ces annonces interviennent après une série d’enquêtes pour soupçons de faits à caractère sexuel à l’encontre d’animateurs du périscolaire et d’enseignants d’écoles maternelles parisiennes. La mère d’une fillette de quatre ans a notamment porté plainte jeudi pour « viol aggravé » contre un animateur de la ville de Paris.
En 2025, trente animateurs ont été suspendus, dont 16 pour des suspicions de faits à caractère sexuel, un chiffre stable par rapport aux deux années précédentes, selon la mairie.
Les animateurs en grève
Depuis lundi, les écoles parisiennes sont perturbées par une grève des animateurs de deux semaines pour demander des recrutements massifs de titulaires dans un secteur qui compte seulement 2.500 adjoints d’animation et 1.000 animateurs contractuels, contre 8.500 vacataires au statut précaire.
Le rôle de défenseur des enfants n’aura de sens que si on renforce les équipes sur le terrain
Nicolas Léger, co-secrétaire général du Supap-FSU , à l’AFP
Les mesures annoncées par la mairie « ne sont que de la communication, elles ne tiennent absolument pas compte de nos revendications pour prévenir les violences sexuelles », a réagi auprès de l’AFP Nicolas Léger, co-secrétaire général du Supap-FSU à l’origine du mouvement, avec la CFDT et la CGT.
Lire aussi
Loire : plusieurs élèves dénoncent des attouchements dans une école élémentaire
« Le rôle de Défenseur des enfants n’aura de sens que si on renforce les équipes sur le terrain », estime encore le syndicaliste. « Dans le climat anxiogène du moment, la mairie n’a toujours pas pris les mesures de bon sens qu’on réclame depuis des années, comme la formation des agents au change des enfants en maternelle. »
Victor GAUTIER avec AFP
