A Paris, le Premier ministre François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d’œuvre de l’art gothique édifié entre les XIIe et XIVe siècles.

L'archevêque de Paris Laurent Ulrich (2e à gauche) célèbre une messe solennelle pour le défunt pape François à la veille de ses funérailles, à la cathédrale Notre-Dame de Paris à Paris, le 25 avril 2025 The Vatican on April 25, 2025, said 150,000...L’archevêque de Paris Laurent Ulrich (2e à gauche) célèbre une messe solennelle pour le défunt pape François à la veille de ses funérailles, à la cathédrale Notre-Dame de Paris à Paris, le 25 avril 2025 The Vatican on April 25, 2025, said 150,000… PHOTO AFP / Thomas SAMSON

« J’ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l’attachement des catholiques, du peuple d’une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l’Eglise et dans la société », a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès des journalistes.

« La transformation des coeurs humains a pu s’opérer sous son aura », a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle « d’action de grâce et pour le repos de l’âme du Saint-Père » décédé lundi à Rome.

Une heure avant l’office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l’édifice.

Le Premier ministre François Bayrou (c), les ministres de la Culture Rachida Dati (4e g) et du Travail Catherine Vautrin (5e g), assistent à une messe à la veille des funérailles du pape François à la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 25 mars 2025Le Premier ministre François Bayrou (c), les ministres de la Culture Rachida Dati (4e g) et du Travail Catherine Vautrin (5e g), assistent à une messe à la veille des funérailles du pape François à la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 25 mars 2025 PHOTO AFP / Thomas SAMSON

« Les institutions françaises ont le devoir d’être présentes chaque fois qu’une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil », a estimé M. Bayrou, à l’issue de cette cérémonie, estimant que le pape François « était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles ».

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la « Bonne mère », symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s’était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d’ex-votos lors d’un déplacement à Marseille en septembre 2023, au cours duquel il avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d’accueil.

– « Valeurs d’humanité » –

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l’esplanade de la basilique, jusqu’au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité « prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants », a rappelé à l’AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

« Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l’indifférence », avait lancé le pape à cet endroit, assurant que « les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues ».

« C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation », avait-il insisté.

Le pape François arrive au stade Vélodrome pour célébrer une messe géante, le 23 septembre 2023 à MarseilleLe pape François arrive au stade Vélodrome pour célébrer une messe géante, le 23 septembre 2023 à Marseille PHOTO AFP / NICOLAS TUCAT

« Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière », s’est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade Vélodrome, lors de ce déplacement orchestré par l’archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

« J’aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n’est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien », a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l’AFP, selon qui « le décès de François rajoute de l’incertitude, une forme d’insécurité au monde ».

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie Majeure, dans le centre de Rome, où le Saint-Père sera inhumé.