Mercredi 12 novembre 2025, cinq fossoyeurs étaient jugés devant le tribunal administratif de Marseille pour détournement d’ossements humains, rapporte  France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur .

Tout a commencé par une visite de deux responsables du pôle des opérations funéraires dans le four à débris du cimetière Saint-Pierre à l’automne 2023. Ils ont découvert des sacs-poubelle entiers contenant des ossements sans identification, des dizaines de mâchoires humaines alignées sur des étagères et des indices d’un potentiel vol et trafic de dents en or.

« C’était l’effarement »

La hiérarchie a été alertée début 2024 et une enquête administrative a abouti à la rédaction d’un rapport accablant mettant en lumière de nombreux manquements, a dévoilé  La Provence  début novembre 2025. « C’était l’effarement », a confié l’un des deux responsables qui a découvert les faits. « La découverte a été hallucinante, s’est désolé l’autre. C’est incroyable que les choses soient gérées avec autant de désinvolture. »

À l’issue de l’enquête, des sanctions disciplinaires ont été demandées contre cinq fossoyeurs employés par la ville. En avril 2024, quatre d’entre eux ont été suspendus et le dernier a été exclu pour deux ans. Les cinq agents ont fait appel, ce qui a conduit au procès de ce mercredi 12 novembre.

Un problème structurel, selon les syndicats

Devant le tribunal, la CGT a organisé une manifestation de soutien aux cinq prévenus en réfutant les accusations dont ils font l’objet. « Depuis 2018, on alerte sur certains faits : les conditions de travail, le manque de moyens, des problèmes de véhicules, a déclaré le secrétaire général territorial auprès de France 3. Au moment où ces agents étaient en poste, il y avait un seul coordinateur pour gérer toutes les équipes de fossoyeurs. »

Un avis partagé par la responsable de la section cimetière de Marseille, qui pointe un problème structurel dans les services funéraires. « Si on ne leur a pas bien expliqué, ils ne pouvaient pas bien faire, a-t-elle déclaré. Je pense qu’ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient avec ce qu’ils avaient. » Le jugement des cinq agents sera rendu le 3 décembre 2025.