• Chaque année, les célèbres illuminations de Noël reviennent dans les grandes comme dans les plus petites villes.
  • Mais alors que les débats budgétaires prévoient des coupes inédites dans le budget des collectivités locales, leur coût interroge.
  • On a fait les comptes.

Nous ne sommes que mi-novembre, et pourtant partout en France, les décorations de Noël commencent à s’illuminer. Dans les rues, sur les places, au-dessus des marchés : des kilomètres de guirlandes et de rideaux lumineux, devenus incontournables. Mais avec les appels à la sobriété énergétique et des finances de plus en plus restreintes, combien cela coûte-t-il réellement à la collectivité ? On a sorti la calculatrice.

Il faut d’abord dire que si elles ont longtemps été critiquées pour leur consommation, les décorations de Noël sont aujourd’hui nettement plus sobres. La raison ? La généralisation des LED (nouvelle fenêtre), beaucoup moins énergivores. C’est le cas dans de nombreuses villes de France, comme à Paris ou Strasbourg. Dans la capitale autoproclamée de Noël, un plan Lumière a permis depuis 2010 de « remplacer les vieilles ampoules par des systèmes à LED, plus ajustables, plus résistants et surtout nettement moins énergivores », indique la mairie. 

Résultat : une baisse de 25% des consommations énergétiques de l’éclairage public et une consommation électrique des illuminations de Noël divisée par dix. Un cas de figure identique à Maisons-Laffitte. Dans la commune de région parisienne, le coût de l’électricité n’a atteint que 300 euros l’an dernier, grâce à ces nouveaux éclairages.

Ce n’est pas l’électricité qui coûte le plus cher, mais la pose

Jacques Myard, maire de Maisons-Laffitte

Une électricité moins chère donc, mais une facture toujours aussi conséquente. Et pour cause : l’électricité ne représente qu’une part marginale du coût de ces illuminations, une grande partie étant absorbée par la pose, l’entretien, la maintenance ou encore le stockage. « Chez nous, ce n’est pas l’électricité qui coûte le plus cher, mais la pose », indique par exemple auprès de TF1info, le maire de Maisons-Laffitte, Jacques Myard.

Ainsi, nos confrères de BFMTV (nouvelle fenêtre) chiffraient il y a trois ans le coût de fonctionnement à Strasbourg à près de 512.000 euros. À Nantes, le montant atteint 500.000 euros sans compter l’aide versée aux commerçants et même 780.000 euros à Reims. Même cas de figure à Maisons-Laffitte, où l’installation et le démontage par un prestataire extérieur, « incontournable », va coûter 100.000 euros à la municipalité cette année.

Près de 1 million d’euros à Paris

Et qu’en est-il de la ville lumière ? À Paris, la municipalité ne se charge pratiquement pas de l’organisation pratique de leur installation, à la charge des comités de commerçants. Ainsi, les lumières des Champs-Élysées sont installées directement par le comité des Champs, et subventionnées par la ville à hauteur de 209.000 euros, d’après les informations que nous avons pu recueillir. 

« C’est l’équivalent d’environ une journée d’électricité d’un foyer parisien », tient à nuancer Nicolas Bonnet-Ouladj, adjoint à la maire de Paris en charge du commerce, joint par TF1info. Sur le reste du territoire de la commune, la subvention aux 82 associations de commerçants atteint même 520.000 euros. De quoi supporter « 10 à 30 % » du prix total que cela représente, le reste étant pris en charge par les commerçants eux-mêmes ou des sponsors privés, comme le bijoutier Swarovski sur les Champs-Élysées. 

Avec l’argent des marchés de Noël, on est quasiment à l’équilibre

Nicolas Bonnet-Ouladj

Et ce n’est pas tout : il faut ajouter à cela les 360.000 euros d’illuminations, cette fois pris directement en charge par la collectivité dans les quartiers prioritaires de la ville. Résultat : la facture totale à Paris atteindra près de 1 million d’euros d’argent public cette année. Une somme importante, mais Nicolas Bonnet-Ouladj nous l’assure, grâce aux marchés de Noël privés, les comptes sont « quasiment à l’équilibre ». 

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Alors pour essayer de faire des économies, chaque commune essaie de trouver des solutions. L’an dernier, les équipes du JT de TF1 s’étaient ainsi rendues à Itteville. Dans cette petite commune de l’Essonne, les habitants ont décidé de créer de leurs propres mains (nouvelle fenêtre) les décorations de Noël, la ville n’ayant pas le budget nécessaire. Autre stratégie : à Strasbourg, où près de 250 rues sont illuminées et 25 kilomètres de guirlandes installées, la mairie a fait le choix de « réutiliser le plus largement les décors, et de passer, quand cela est possible, par le marché de l’occasion ». 

Des montants importants donc, mais que les élus contactés justifient. « Ça permet de remonter le moral des troupes », nous assure par exemple Jacques Myard. Un moral qui a tout de même un certain prix.

Aymen AMIRI